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sécheresse ; le temps de l’arracher de terre est indiqué par la fane complète de ses feuilles, & non auparavant. On les expose alors au soleil pendant plusieurs jours ; & lorsque les bulbes ont perdu l’humidité superflue, on les transporte dans un lieu sec ; elles se conservent ainsi pendant tout l’hiver dans les pays du nord ; mais au midi de la France, elles ne durent pas si longtemps.

L’odeur de ces bulbes est moins forte que celle de l’ail, & son goût moins âcre ; elles sont très-employées dans les cuisines, même avant leur parfaite maturité.


ÉCHANCRÉ. On se sert de cette expression, lorsqu’on veut désigner les bords d’une feuille ; ils sont entamés comme si on en avoit emporté une pièce avec le ciseau.


ÉCHASSERI, Poire. (Voyez ce mot)


ÉCHAUDER, ÉCHAULER LE BLÉ. (Voyez Chaulage)


ÉCHAUBOULURES. Le mot échauboulures dérive du vieux mot échaubouiller, qui signifie échauder. Cette maladie se manifeste par des signes qui ne laissent aucun doute sur son existence ; la peau offre à la vue un changement des plus considérables.

Les échauboulures sont de petites tumeurs rouges, érysipélateuses, qui couvrent toute la peau, & qui affectent sur-tout le col, le menton & les aines : une peau blanche, fine & délicate prête beaucoup au développement de cette maladie ; elle n’attaque jamais les vieillards ; on n’en connoît point d’exemple : mais on l’observe très-fréquemment en été, sur-tout sur les enfans & les adultes.

Ce n’est qu’à la suite des sueurs fortes, qui suivent ordinairement des exercices violens, de l’abus des liqueurs spiritueuses, que ces petites tumeurs paroissent d’un rouge très-vif ; mais elles perdent bientôt leur couleur, & pâlissent dès qu’on est frais, & qu’on est en repos ; elles sont presque toujours accompagnées d’un prurit très-incommode, surtout lorsqu’elles sont fort nombreuses, & dégénèrent même en dartre farineuse : cette dégénération a surtout lieu sur les adultes qui ont le sang âcre, & pour l’ordinaire très bilieux.

On ne peut pas dire précisément que le siège de cette maladie soit dans les glandes de la peau : celles-ci ne sont affectées qu’en passant ; mais s’il faut se décider pour lui assigner une place, nous conclurons, avec le célèbre Astruc, qu’elle est dans les extrémités des canaux excrétoires des glandes miliaires ou cutanées, qui ne peuvent être irritées que par l’abondance & la salure de la sueur qui coule par ces canaux, & c’est aussi à la suite des sueurs répétées qu’elles paroissent.

Les nourrices qui auront le sang âcre exposeront leurs nourrissons aux échauboulures ; aussi, pour éviter ce danger, elles feront très-sagement de se sevrer de tout aliment salé & épicé qui pourroit augmenter cette âcreté.

La gale diffère des échauboulures, en ce que, dans celles-ci la sueur n’a pas de vice en soi, qu’elle est âcre & salée par la chaleur de la