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os des hanches, & non sur le haut des hanches, ainsi que nous le voyons pratiquer communément : le feu est préférable à cette foule de remèdes & de recettes indiquées par certains auteurs. Ce n’est point dans la connoissance de toutes les formules dont la plupart offrent un amas bizarre & monstrueux de drogues d’une vertu différente, que consiste le savoir, mais dans la connoissance de leur vertu propre, & du temps précis dans lequel les médicamens doivent être appliqués : ce qui distinguera toujours l’hippiatre du maréchal.

Effort du grasset. Le grasset est cette partie arrondie du cheval qui forme la jointure de la cuisse avec la jambe, proprement dite. (Voyez Grasset) Cette partie est aussi sujette aux efforts, & reconnoît à peu près les mêmes causes.

Signes. Cette maladie s’annonce toujours par le peu de mouvement que l’on observe dans cette partie, lorsque le cheval commence à mouvoir sa jambe pour cheminer, & par la contrainte dans laquelle il est de la porter en dehors, & sur-tout par l’obligation où sont les parties inférieures de la jambe de traîner & de rester en arrière : on peut joindre à tous ces accidens, l’inflammation, la douleur & l’enflure de la partie.

Curation. L’effort du grasset cède également à la saignée, aux émolliens, aux résolutifs spiritueux ; & dans les cas où la maladie seroit rebelle, on pourra se conduire par les vues que nous avons suggérées ci-dessus, en parlant de l’effort de la cuisse.

Effort du jarret. Celui-ci mérite autant & peut-être même plus d’attention que ceux dent nous venons de parler, parce que, quelques légers que soient les défauts de cette partie, ils sont toujours considérables. Un cheval, par exemple, ne peut-être agréable sous l’homme, qu’autant que le poids de son corps est contre-balancé sur son derrière, & que ce même derrière supporte une partie du poids de devant, & la plus grande charge ; d’où l’on doit conclure que tout effort dans cette partie, qui tend à l’affoiblir & à en diminuer la force & le jeu, ne sauroit être regardé comme un accident médiocre.

Le tendon qui répond à la pointe du jarret, essuie quelquefois seul tout l’effort. Cette corde tendineuse, qui dépend des muscles jumeaux & sublimes, peut être comparée au tendon d’achille de l’homme, & qui comme lui, est susceptible d’effort, toutes les fois qu’il arrivera à ces muscles une contraction assez forte & assez violente pour produire une forte distension dans les fibres musculaires & tendineuses.

Causes. Les accidens que nous venons de décrire ont lieu lorsque les mouvemens de l’animal sont d’une véhémence extrême ; dans un temps par exemple, où une mule, attelée au brancard d’une charrette, étant trop assise sur ses jarrets, sera forcée violemment de s’acculer ; dans cette action forcée, les fibres, portées au-delà de leur état naturel, perdent leur ressort & leur jeu, les filamens nerveux sont tiraillés ; de-là l’engorgement & la douleur de la partie affectée.

Symptômes. Outre l’engorgement & la douleur du jarret, il y a quelquefois impuissance dans le mouve-