le bas, & s’évacue par le haut au moyen d’un petit tuyau, qui s’étend à l’extérieur jusqu’au bas de la pipe, & porte l’eau chaude à l’extérieur de l’appartement. Tout y est si bien disposé que le service s’exécute sans le moindre embarras.
La pièce qui accompagne celle-ci, a la même largeur, sur douze à quinze pieds de longueur. Elle sert à placer le réservoir à vin, dont la base est un peu plus élevée que la partie supérieure de l’alambic. Au moyen d’un robinet & d’un tuyau de communication de l’un à l’autre la chaudière se remplit, sans qu’il soit nécessaire de déluter le chapiteau.
La largeur de la pièce suivante est égale à celle des deux premières, & peut avoir environ cent pieds de longueur ; c’est le magasin des barriques pleines d’eau-de-vie ; des portes ménagées de distance en distance, facilitent la communication à extérieur sans passer par les deux premières parties ; vis-à-vis ces portes, dans l’intérieur & au niveau du sol, sont pratiquées des ouvertures ou trappes de deux pieds de diamètre, fermées par de fortes trappes en bois de chêne qui s’ouvrent & se ferment à volonté, & leur encadrement est scellé exactement dans le mur. Au milieu de la trappe existe une autre ouverture un peu plus large que celle du bondon des tonneaux ordinaires ; elle est encore fermée par un bouchon mobile. On verra tout à l’heure leur usage.
Sous ce vaste cellier existe une cave, dont un tiers environ est occupé par des foudres en maçonnerie. Chaque foudre correspond à la trappe dont on vient de parler, & s’élève depuis la base de la cave jusqu’au sommet. On dit qu’ils contiennent seize muids, & le muid est composé de six cens soixante-quinze pintes, mesure de Paris. Le fluide d’une pinte pèse deux livres, poids de marc.
Ces foudres sont montés sur des massifs de maçonnerie, & élevés de deux pieds au-dessus du sol de la cave. À la base de chacun est placé un gros robinet de cuivre étamé, & il communique à un tuyau fermé qui règne sur toute la longueur de la place occupée par les foudres. À l’extrémité la plus rapprochée de la brûlerie est un réservoir dans lequel le vin vient se rendre, & au moyen d’une pompe, ce vin est porté dans le réservoir établi dans la seconde pièce de l’appartement supérieur.
En dehors des bâtimens, & vis-à-vis cette seconde pièce, est établie une pompe & un réservoir pour recevoir l’eau nécessaire aux pipes, au lavage des alambics : la même pompe, par des ajustemens particuliers, élève à volonté, ou le vin ou l’eau suivant le besoin ; & un seul petit pane suffit & au-delà pour le service de la pompe. Lorsque l’un ou l’autre de ces réservoirs sont pleins, le bruit d’une petite cloche se fait entendre, & l’âne accoutumé à cette sonnerie, sait qu’il est temps d’aller se reposer.
S’il ne falloit pas transporter les baquets pleins d’eau-de-vie, une seule personne suffiroit au service de cette brûlerie.
À ces avantages économiques de manipulations, il sent en ajouter de bien plus grands encore dans la fabrication : voici ce dont j’ai été témoin.
Le même vin mis dans une des