Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/224

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& de leurs mains, & qui ont marché à leur treizième mois.

Si les enfans jouissoient d’une entière liberté, au moment de leur naissance, ils marcheroient plutôt, parce que leurs membres n’ayant point été gênés, comprimés par le maillot, auroient acquis un plus grand degré de force. Je ne veux pas dire qu’il faille abandonner les enfans à eux-mêmes, & qu’il ne faille pas attendre que leurs extrémités inférieures qui doivent porter le corps, n’aient acquis un certain degré de force. Avant ce temps, si on essayoit de les faire marcher, ils seroient trop foibles, & leurs jambes & leurs pieds plieroiont sous le poids de leurs corps : cet essai pourroit leur être très-préjudiciable. On doit porter les enfans au bras, tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre, pour éviter le défaut de conformation des jambes, &c. Il faut les promener à l’air libre, en les tenant par la main ; les exercer de cette manière plusieurs fois dans la journée, & ne pas les confier à des gardes trop jeunes & trop foibles. On doit aussi leur recommander de veiller à ce que les enfans ne renversent point leur tête, ni qu’ils fassent des mouvemens du corps en arrière, de peur qu’ils ne se luxent quelque vertèbre. M. AM.


ENGELURE. Enflure qui survient aux pieds, aux mains, suivie d’inflammation, & ensuite d’ulcérations plus ou moins vives suivant le tempérament & le genre de vie des individus ; les enfans y sont plus sujets que les adultes. Des que les mères s’apperçoivent que leurs enfans ont froid, elles les placent aussitôt dans la partie de la cheminée la plus échauffée ; & le passage subit du froid au chaud est presque toujours la cause des engelures. Il vaudroit beaucoup mieux faire courir ces enfans, les pousser à un exercice violent, afin de rétablir naturellement la chaleur dans les parties auparavant trop refroidies. Cette simple pratique préviendroit le mal. Mères, ayez soin de garantir vos enfans du froid violent & du passage subit de ce froid à la chaleur. S’ils ont froid, frottez-les avec des linges imbibés d’esprit de vin ; donnez-leur des gants, des chaussons, en un mot, tout ce qui peut & doit les garantir du froid.

Si, malgré vos soins, le gonflement & la rougeur surviennent, couvrez la partie affectée avec de la poix résine réduite en poudre très-fine, ou avec de la moutarde pilée, ou enfin avec de la cendre chaude renfermée dans un linge.

Lorsque les engelures sont ouvertes, faites usage de l’emplâtre de Céruse ; (voy. ce mot) si l’ulcération est forte & paroît faire des progrès rapides, le baume de genièvre produira de bons effets. Le point essentiel est de tenir chaudement les enfans, & de les empêcher de passer subitement de l’état froid à celui de la chaleur.


ENGRAIS. Substance quelconque qui rend à la terre ou augmente les principes nécessaires à la végétation. Les engrais peuvent se réduire à quatre classes. La première comprend les engrais météoriques[1] ; la

  1. Ce mot n’est pas encore admis dans notre langue, je le sais. Le mot météorologique ne rend pas l’action des engrais de ce genre.