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appelle balle. (Voyez ce mot & celui de Blé) Pour connoître la belle description de l’épi, par M. l’Abbé Poncelet, voyez le mot Épier.

On appelle fleurs ou fruits en épi, ceux qui sont rassemblés au sommet de la tige, & disposés à la manière des grains de blé.


ÉPIDÉMIE, Médecine rurale. On appelle épidémie, une maladie générale qui attaque indifféremment, & sans distinction, toutes les classes de citoyens ; elle a une cause commune, qui réside pour l’ordinaire dans l’air, ou dans les choses, dont on ne peut point éviter de faire usage pour le besoin de la vie, & elle a une marche égale, & qu’on traite par une même méthode.

Les épidémies peuvent se manifester en tout lieu ; c’est en cela qu’elles diffèrent des endémies familières à certains pays, & qui ne sont point accidentelles ; ces dernières sont distinguées des maladies sporadiques, parce que celles-ci sont particulières aux personnes qu’elles attaquent dans différens temps, ou en différens lieux.

Les maladies épidémiques n’ont pas toutes le même caractère. Elles varient selon la variété des saisons qui les produisent, & les lieux où elles paroissent. Elles se manifestent souvent par un appareil des plus effrayans : quelquefois elles empruntent une marche déguisée, & s’enveloppent des symptômes les plus légers, pour exercer plus à leur aise leur cruauté, en trompant la confiance du médecin, & en enlevant tout-à-coup les malades aussi doit-on être très-circonspect dans le commencement d’une épidémie, sur la méthode du traitement. On doit plutôt s’attacher à bien observer tous les symptômes, à en découvrir les nuances, & à épier les mouvemens critiques de la nature, qui sont toujours très-lents, ou pour mieux dire très-rares dans ce temps-là.

Si cet examen bien réfléchi, ne fournit pas assez de connoissances pour tracer une route qui puisse conduire à pouvoir les combattre avec quelque avantage, il faut faire de nouvelles recherches, examiner le sol, les eaux, l’exposition, les environs de la campagne, afin de pouvoir distinguer & connoître si ce n’est point un miasme malin, dont l’air s’est chargé par les exhalaisons de quelque eau croupissante qui produise cette maladie ; il faut encore s’informer si les habitans du lieu où règne l’épidémie, ont eu une bonne ou une mauvaise récolte, si leurs champs tout semés n’ont point été emportés par le débordement de quelque rivière ; d’après de pareilles perquisitions, on découvrira peut-être la véritable cause, & on prononcera si elle est l’effet d’une mauvaise nourriture.

Les maladies épidémiques ne sont pas toujours mortelles. Il en existe dont le caractère ne porte nullement sur aucun viscère essentiel à la vie & qui cèdent aisément à un traitement bien vu & bien ordonné. Mais en général, elles sont le fléau du genre humain, & il meurt plus de gens y & dans la vigueur de l’âge, par l’effet des maladies épidémiques, que par toute autre forte de maladie

On pourroit se promettre quelque succès dans le traitement des maladies épidémiques, si elles étoient simples & jamais compliquées d’au-