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éprouver. Dès qu’ils auront acquis quelque solidité, on augmentera la nourriture & on poussera l’animal à un exercice plus long, plus pénible ; on le continuera jusqu’à ce que les signes décrits n°. 2. aient disparu.

4o. Il peut arriver que la stagnation provienne d’une trop grande abondance de chyle & de sang, qui s’oppose à l’atténuation, à la dissipation, & à la transpiration. On la reconnoîtra à la plénitude du pouls, au gonflement des veines, spécialement à celui des jugulaires, à la pesanteur de la tête de l’animal, à son assoupissement, au battement des flancs, à l’oppression qu’il éprouvera au moindre mouvement, à la difficulté qu’il aura de se tenir sur ses extrémités, à l’obscurcissement de sa vue, au tournoiement dont il pourra être affecté. Ce dernier symptôme est pour l’ordinaire l’avant-coureur de l’épilepsie.

Pour la prévenir, on mettra pendant plusieurs jours l’animal à une diète rigoureuse, on lui ouvrira la jugulaire & la saphène, on pratiquera tout ce qui est décrit n°. 3, & on lui appliquera les vésicatoires aux deux fesses.

Mais si, malgré toutes ces précautions, l’attaque de l’épilepsie idiopathique a lieu par extravasation ou par stagnation, & qu’elle se termine par des abcès, par des callosités, par des matières âcres, corrosives, &c. Le cerveau s’en trouvera plus ou moins endommagé, soit par les ravages que ces corps étrangers exerceront sur les différentes parties qui le constituent, toit par la multitude des convulsions qu’ils occasionneront ; d’ailleurs, la violence des spasmes qu’ils feront éprouver aux nerfs & aux muscles, donnera lieu à l’inflammation, & principalement à la gangrène des parties sanguinolentes qui sont situées sur les muscles : alors la paralysie & l’apoplexie viennent communément terminer le cours de la vie. Il s’ensuit de là qu’il n’est pas à propos d’attendre que le cheval ou le bœuf ait éprouvé plusieurs attaques de l’épilepsie idiopathique, avant que d’employer les remèdes convenables pour sa guérison : mais ce ne sera point pendant la durée de l’accès, qu’on les mettra en usage ; on se contentera seulement de pourvoir à sa sureté.

On commencera d’abord par les saignées, par l’administration des lavemens purgatifs, & par disposer l’épileptique aux évacuations des matières contenues dans les premières voies. (Voyez Méthode purgative) On remplira cette indication, en ajoutant le nitre & le sel d’epsom à quelques-unes des substances purgatives indiquées n°. 3, pag. 256. L’eau blanchie par le son de froment, les décoctions de feuilles de mauves nitrées, celles de valériane, de gui-de-chêne, & les infusions de quinquina ; ces remèdes internes étant administrés à temps & convenablement, pourront produire de bons effets. Les médicamens externes ne doivent pas être négligés, car on peut tirer de grands avantages de la douche faite à la tête avec les eaux de Bourbonne, de rombières, de Barège, de Balaruc, de S. Amand ; en un mot, de toutes les eaux thermales, des ventouses scarifiées, des sétons, des cautères & des vésicatoires. Enfin,