ÉPIPASTIQUE. Remède qui par son acrimonie attire fortement les humeurs au-dehors ; tels sont les vésicatoires sur-tout, la moutarde, les sedum, &c.
ÉPITHYME. (Voyez Cuscute)
ÉPIZOOTIE, Médecine Vétérinaire. Ce terme est formé des mots grec Ἐπι sur Ζωον animal : ainsi, toutes les fois qu’un grand nombre d’animaux de la même espèce est attaqué d’une maladie aiguë ou chronique, on dit que c’est une maladie épizootique, parce qu’elle est commune à plusieurs animaux ; si, au contraire, il n’y a qu’un seul individu qui en soit atteint, dans quelque endroit que ce soit, quand même la maladie seroit de la nature & du caractère de celle qui règneroit sur plusieurs dans un autre endroit, on lui donne simplement le nom de la maladie qui existe. Si c’est une dyssenterie, on dit que tel ou tel individu, ou tel animal est affecté de la dyssenterie ; mais, si ce flux de ventre attaque un grand nombre d’animaux à la fois, on lui donne le nom de maladie épizootique. De là, la péripneumonie, l’esquinancie, le mal de chèvre, le vertigo, la gourme, la clavelée, le charbon, la phthisie, la morve, les dartres, la gale & le farcin, seront des maladies épizootiques, de même que la dyssenterie, toutes les fois qu’elles attaqueront en même temps un grand nombre d’animaux de la même espèce. On trouvera dans l’ordre alphabétique qu’elles tiennent dans cet Ouvrage, l’histoire particulière de chacune, & les précautions qu’il convient de prendre pour en préserver tes animaux qui n’en seront pas attaqués les premiers dans les lieux où elles paroîtront.
Mais, puisqu’en différens temps & en divers pays les médecins se sont occupés des maladies épizootiques, qu’ils leur ont assigné différens caractères, qu’ils ont présent la manière de les traiter, & d’en préserver les animaux qui n’en étoient pas encore atteints dans les lieux ou elles commençoient à se manifester, & qu’il est possible que ces mêmes maladies reparoissent, je pense qu’il est de l’intérêt du public de lui mettre sous les yeux un extrait de ce qu’un zèle patriotique a fait observer à ces vrais citoyens.
Ramazzini dit que l’épidémie qui régna à Modène en 1690, s’étendit de l’espèce humaine sur les animaux de toute espèce, qu’il en périt un très-grand nombre, après quelques jours de maladie : la nature, ajoute-t-il, faisoit des efforts pour se dégager de ce qui l’incommodoit, par une crise ; il leur survenoit aux cuisses, au cou & à la tête, des boutons de petite vérole qui faisoient perdre les yeux à la plupart des animaux qui en furent attaqués. Ceux qui n’étoient pas d’abord enlevés par la maladie, & qui résistoient à sa violence, maigrissoient sensiblement ; il n’est pas douteux dit Ramazzini, que les tubercules qui parurent alors, étoient certainement des boutons de petite vérole ; ils n’en différoient en aucune façon, ni par la forme, ni par la couleur, ni par la matière qu’ils contenoient, ni par la grosseur, ni par la manière dont ils se terminoient ; après avoir suppuré, ils laissoient une croûte noire, semblable à celle qui reste après la petite vérole. Cette épizootie