Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/317

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du fondement, avec renversement de la membrane interne, on fomentera cette partie avec du lait tiède ; on l’exposera à des bains de vapeurs émollientes, & on fera rentrer le boyau. Pour lors on fait des injections avec la décoction d’orge, de feuilles de lierre terrestre, & le miel ; mais quand les douleurs diminuent, pour obvier au relâchement, on réitère les injections avec parties égales d’eau rose & d’eau de fenouil.

Quand les épreintes sont causées par une inflammation, on emploie les saignées répétées plus ou moins souvent, selon le degré inflammatoire.

Les tisannes d’eau de poulet, de riz, auxquelles on ajoutera quelques grains de nitre, la limonade, l’orangeade, le petit lait, seront très-salutaires ; l’huile d’amandes douces, les narcotiques donnés avec précaution, le repos, la tranquillité d’ame, procureront le plus grand soulagement ; mais il faut prendre garde de ne pas donner des huileux, lorsque l’inflammation est portée au plus haut degré ; ils pourroient nuire, en ce qu’ils ranciroient.

Comme il n’entre point dans notre plan de donner un traitement méthodique, relatif à chaque cause, nous terminerons cet article, par faire observer qu’il faut quelquefois exciter des épreintes par des lavemens âcres, afin d’aider la nature dans ses efforts : ces moyens sont très-recommandés pour favoriser la sortie d’un enfant mort, ou du placenta resté dans la matrice. M. AM.


ÉPROUVETTE. Petite bouteille de verre épais sur tous les côtés, & principalement dans le fond, dont on se sert pour connoître le degré de spirituosité des eaux-de-vie : elle est représentée, Fig. 15 Planche 8, Tome I, page 353, au mot Alambic. Voyez ce qui a été dit à ce sujet, au mot Distillation.


ÉPUISEMENT. C’est un état de foiblesse, produit par la perte des forces & des esprits. Parmi les causes qui peuvent produire cette maladie, je n’en connois pas de plus puissante que la masturbation. Les jeunes gens qui en contractent l’habitude, sont bientôt plongés dans un épuisement dont ils ne peuvent plus sortir, ou du moins très-difficilement. Le défaut d’alimens, l’excès dans le vin, le trop fréquent usage du coït, les veilles immodérées contribuent beaucoup à l’épuisement. Celui qui est la suite des longues maladies, est toujours très-dangereux, sur-tout dans un âge avancé, encore plus lorsque les organes digestifs sont si affoiblis qu’ils ne peuvent plus digérer les sucs nécessaires à la réparation des forces. Si l’épuisement a pour cause, des excès, l’incontinence ; alors, la sobriété, la sagesse, le repos, l’usage des bons alimens, sont des secours plus que suffisans pour redonner la santé. La diète végétale, les farineux, le lait d’ânesse, sont encore très-avantageux : cette dernière espèce de lait mérite la préférence sur tous les autres, sur-tout si l’épuisement tient à la sécheresse des solides, à l’âcreté des humeurs, ou à toute autre cause.

Le lait de femme a eu quelquefois les plus grands succès ; on a vu une infinité de personnes, dont