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marin, & les tenir dans une écurie propre & bien aérée. Si l’on s’apperçoit que l’animal rend des excrémens de mauvaise qualité, s’il a la langue toujours blanche, & s’il est dégoûté, on terminera la cure en lui faisant prendre, le matin à jeun, un breuvage purgatif, composé de la manière suivante. Prenez Séné, deux onces ; jetez dans une chopine d’eau bouillante, retirez du feu, couvrez, laissez infuser trois heures, coulez avec expression ; ajoutez à la colature une once d’aloès succotrin ; mêlez, agitez, & donnez à l’animal, & ne lui donnez à manger que quatre heures après l’administration de ce breuvage : cette dose est celle des bœufs d’une taille moyenne. On aura donc à l’augmenter ou à la diminuer d’un ou deux gros, pour ceux d’une taille supérieure & inférieure : on aura la même attention pour le cheval & le mouton.

Quant à l’épuisement de la quatrième espèce, il ne faut jamais permettre la monte en liberté à l’étalon, ni au taureau, & ne leur présenter, dans le temps de la monte, que le nombre de jumens & de vaches relatives à son âge & à sa vigueur. Il faut le nourrir de foin de bonne qualité, lui donner pour boisson de l’eau blanche, chargée de beaucoup de farine, lui administrer de temps en temps une chopine de bon vin vieux : si les forces de l’animal sont entièrement abattues, il convient de les relever, en administrant deux ou trois breuvages d’une forte infusion des feuilles de sauge dans du bon vin vieux, ou bien dans de l’eau commune aiguisée de sel marin. On parvient à rétablir de cette manière, l’appétit vénérien de l’animal, sans avoir recours au camphre & aux autres aphrodisiaques. M. T.


ÉPURGE ou CATAPUCE. M. Tournefort la place dans la troisième Section de la première classe, qui comprend les herbes à fleurs d’une seule pièce, en forme de cloche, dont le pistil se change en un sac à une ou plusieurs capsules, & il l’appelle tithymalus latifolius, cataputia dictus. M. von Linné le nomme euphorbia lathyrus, & le classe dans la dodécandrie trigynie. (Voyez Planche II, page 195.).

Fleur, représentée en B, montrée ouverte en C. La corolle est découpée au sommet du tube, en quatre parties ; les étamines réunies par la base de leurs filets, occupent les intervalles des divisions de la corolle. En D sont représentés les filets, & un seul séparé en G.

Fruit H, capsule à trois loges, formant un triangle à six valves ; chaque loge renferme une semence F, ovale, arrondie, un peu anguleuse à la face inférieure, par laquelle elle est rapprochée dans la capsule, comme on le voit en E.

Feuilles, très-entières, marquées d’une grosse nervure dans le milieu : placées deux à deux ou trois à trois, longues & lisses.

Racine A, brune en dehors, branchue, garnie de fibres.

Port. Tige droite, haute de deux à trois pieds, ronde, solide, d’un vert-rougeâtre, rameuse dans le haut ; l’ombelle est divisée en quatre ; elle se subdivise deux à deux ; les fleurs naissent au sommet ; les feuilles embrassent la tige par la base.

Lieu. Le long des chemins fleuris en juin & juillet