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situation de ce viscère dans le cheval, est directement en arrière du diaphragme, assez près des vertèbres des lombes, & dans la partie moyenne latérale gauche de cette cavité, de manière que la portion droite est recouverte par le foie, la portion gauche par la rate, toute la face inférieure étant cachée par les gros intestins sur lesquels il repose.

Des membranes qui le composent. Il est composé de cinq membranes. La première qui est externe & la plus étendue de toutes, est lisse, polie, sa face interne est cellulaire, & n’est autre chose que la continuation ou la duplicature du péritoine. La seconde, charnue & musculeuse, est composée de sept plans de fibres, dont le premier entoure l’estomac circulairement : le second est une bande transversale qui s’étend depuis Le pilore ou l’orifice postérieur, & va se terminer à la grande courbure sur laquelle il s’épanouit ; le troisième est un tissu des fibres transversales, qui environnent le petit fond de l’estomac. Le quatrième est formé de fibres ramassées en faisceaux ou par bandes, qui, partant du bas de l’orifice cardiaque ou antérieur, entre l’orifice & l’hypocondre gauche, vont se terminer au grand fond de l’estomac. Le cinquième plan situé au-dessous de ceux-ci, part de la partie postérieure de l’orifice, dont je viens de parler, pour se porter également en forme de bande avec le petit fond de l’estomac, dans le sens contraire à l’autre. Le sixième est situé dans le grand fond de l’estomac, & composé de fibres circulaires ; le septième enfin, part de la courbure pour se répandre en faisceaux en divergence sur la grande courbure, la plupart de ces plans venant se réunir à cette courbure, en formant une petite ligne blanche, pour servir, d’un côté, aux différens mouvemens de la digestion, & de l’autre, à empêcher la rétrogradation des alimens dans l’œsophage.

La troisième membrane offre un plan de fibres blanchâtres, rangées en tout sens, nous l’appellons nerveuse à raison de la quantité de filets nerveux qui se distribuent dans sa substance, & qui la rendent très sensible.

La quatrième est placée au-dedans de l’estomac vers son grand fond, elle est blanchâtre, lisse & polie ; quoiqu’elle paroisse ridée dans l’affaissement du ventricule, elle est une continuation de celle de l’œsophage, humectée de la même liqueur, ne tapisse pas toute la cavité de ce viscère, & surpasse, par ses bords, la membrane veloutée qui est la cinquième membrane.

Celle-ci est très-distincte de la précédente, quoique tapissant de même la partie interne de l’estomac ; elle est d’une couleur grisâtre, mamelonnée & entrecoupée de petites bandes blanchâtres. On y remarque de petits points olivâtres, qui ne sont autre chose que les glandes gastriques dont l’usage est de fournir un suc de même nom, qui sert de troisième préparation à la digestion. On trouve, dans presque tous les mulets & les chevaux, cette membrane couverte de vers.

On remarque au pilore, c’est-à-dire, à l’orifice postérieur de ce viscère, de petites bandes charnues & tendineuses qui servent à sa dilatation. Cet orifice est même muni d’un bourrelet, qui est un trousseau de