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ou renversé dans le gloriosa. Il est nu dans presque toutes les plantes, & velu dans quelques-unes comme la molène, le mouron, &c.

Si tous les anthères ne sont pas supportés par des filets, tous les filets aussi ne font pas surmontés par des anthères ; car on observe dans le samolus cinq appendices d’étamines, sous la forme de cinq filets placés sur les fentes ou découpures de la corolle. Ils ne font pus aussi toujours égaux, & leur inégalité respective a fourni aux botanistes un caractère particulier. Dans certaines fleurs, ils ne diffèrent que par leur grandeur, comme dans la saxifrage, & dans d’autres par leur grandeur, leur figure, & leur direction, comme dans es labiées & les perforées.

Le nombre des filets varie comme celui des étamines ; il est, en général, ou une fois moindre, ou égal, ou double de celui des divisions de la corolle monopétale ; il surpasse celui des pétales dans les fleurs de plusieurs pièces, dont les étamines font le plus souvent disposées sur plusieurs rangs ; les plus extérieures font communément les plus longues.

§. II. Nombre & position des Étamines.

Le nombre des étamines dans presque toutes les fleurs, est en général très-bien connu, parce que plusieurs botanistes ont établi dessus, les différentes divisions de leur système. Le développement du système de von-Linné le fera aisément remarquer & ses premières classes renferment toutes les fleurs qui ont depuis une étamine, comme lebalizier, jusqu’à cent, & plus, comme le pavot.

La position des étamines, la plus commune & la plus ordinaire, est d’être opposée aux feuilles du calice, comme dans l’apocin ; rarement font-elles alternes avec ses divisions, & c’est dans le cas qu’elles ne sont point insérées au calice, comme dans la salicaire.

Leur insertion varie considérablement. M. de Jussieu, d’après M. Gleditsch, en établissant ses familles de plantes, a réduit ces variétés aux cas suivans ; 1°. les étamines attachées au support ou insérées sous le pistil, les palmiers, les graminées &c. ; 2°. les étamines attachées au calice, le lis, le narcisse, &c. ; 3°. les étamines portées sur le pistil, Torchis, l’aristoloche ; 4°. les étamines attachées à la corolle, le céphalantus, le chèvre-feuille.

§. III. Destination de l’Étamine.

La nature, en faisant de l’anthère le réservoir de la poussière fécondante, lui a confié le soin de féconder le pistil, & d’animer le germe ou embryon qu’il porte dans son sein. Lorsque la plante est arrivée au point où les organes de la reproduction sont en état de remplir leur destination, l’anthère s’entrouvre ; la poussière fécondante s’échappe & s’attache au stigmate du pistil, descend à travers sa capacité, & va exciter & stimuler le germe. Comme cette opération merveilleuse demande de grands détails pour être bien entendue, au mot Fécondation, nous établirons les résultats de toutes les observations des différens physiciens qui s’en font occupés ; & nous examinerons par quel mécanisme elle s’exécute.

En voyant très-souvent les étamines devenues pétales, ou plutôt