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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/379

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nature qu’elles soient, aient une action directe sur l’étain ; & si celui de l’étamage disparoît bientôt, on doit l’attribuer au frottement ou des os ou de l’instrument dont on se sert pour remuer les substances que l’on y prépare.

Tenez vos casseroles propres, faites-les étamer souvent, & avec de bon étain des Indes, & vous n’aurez rien à craindre de son usage. M. M.


ÉTALON. (Consultez le mot Haras)


ÉTAMINE, Botanique. L’étamine est cette partie de la fleur, à laquelle la nature a confié le soin de la fécondation. Essentielle absolument à la fructification, elle mérite une étude particulière ; les phénomènes qui en dépendent, offrent à l’observateur une source inépuisable de réflexions, & presque le secret de la nature dans le grand œuvre de la reproduction. (Voyez Fécondation) Pour ne laisser rien à désirer sur cet objet, nous considérerons l’étamine, 1°. en elle-même & par rapport à sa nature ; 2°. par rapport à la position & à son nombre ; 3°. par rapport à fa destination ; 4°. par rapport au parti que les botanistes en ont tiré dans leurs différens systèmes.

§. I. De la nature de l’Étamine, & des parties qui la composent.

L’étamine qui tire sa naissance de l’intérieur même de la fleur, est composée de deux parties, d’un sommet ou anthère & de son pédicule ou filet. Nous sommes entrés dans quelques détails sur l’anthère, où nous avons décrit sa forme, sa position & son usage ; nous renvoyons à ce mot pour ne pas nous répéter. Le filet est le petit pédicule sur lequel est porté l’anthère ; il n’est pas absolument nécessaire à la fécondation. L’anthère, comme renfermant la poussière fécondante suffit seul. Le filet est donc à l’étamine ce que le pédicule est aux fleurs, & l’on a des étamines sessiles comme des fleurs. Il existe cependant une très-grande différence entre leur nature ; le pédicule des fleurs est une production de la tige, & en contient toutes les parties, au lieu qu’il paroît que le pédicule de l’anthère est une production des pétales, aussi en a-t-il toutes les parties. La ténuité & la mollesse ordinaire de la plupart des filets, m’a empêché de les soumettre à l’observation microscopique ; mais, si l’on peut raisonner ici d’après l’analogie, l’examen de quelques étamines des plantes légumineuses où les filets forment des paquets, m’a porté à croire que les filets sont composés, 1°. d’un épiderme ; 2°. d’un réseau cortical ; 3°. d’une substance parenchymateuse, qui n’est que les utricules que Malpighi a observés. Pour les fibres ligneuses qu’il dit y avoir trouvées, elles sont analogues à la nervure que l’on remarque quelquefois dans certains pétales : communément le filet est creux, comme dans le lis, la tulipe, le câprier ; quelquefois aussi il est plein, comme dans le poirier, la pervenche, &c. &c. Sa forme n’est pas la même dans toutes les fleurs capillaires : dans le plantain il est égal dans toute sa longueur ; il est applati à sa base dans le poireau, en forme de coin dans le thalictrum, & en forme d’alêne dans la tulipe ; en spirale dans l’hirtella, fourchu dans la sauge & l’ail, écarté