Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/408

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cès-verbaux bien en règle, 1°. le nombre des habitans, en distinguant le nombre d’hommes, de femmes, & d’enfans, & en former un tableau. 2°. Combien d’individus de chaque classe ont été attaqués par la fièvre, ou par telle autre épidémie. 3°. Combien il en est mort dans le courant de l’année. 4°. Tâcher, s’il est possible, de constater un semblable état d’un certain nombre d’années antérieures, &, après lui avoir donné la forme légale, l’envoyer à l’intendant de la province, avec une requête dans laquelle la communauté demandera la suppression de l’étang. Si cette requête reste sans réponse, envoyer un semblable état & une semblable requête, 1°. au gouverneur de la province, 2°. au ministre chargé de son département, 3°. au contrôleur général, & renouveler de temps en temps les mêmes envois, si les premiers ne produisent aucun effet. Enfin, si ces tentatives sont sans succès, abandonner la paroisse, & aller s’établir dans des villages plus sains. Je crois même, qu’en adressant de semblables requêtes au parlement de la province, dépositaire de la grande police, il pourroit faire cesser la calamité. En un mot, lorsque les propriétaires entretiennent la peste, on doit chercher tous les moyens propres à s’y soustraire, excepté les voies de fait, qui ne sont jamais permises dans aucun cas.

Si quelqu’un doit commencer à donner le bon exemple, ce sont certainement les chapitres, les communautés religieuses d’hommes & de femmes. Ils le doivent comme religieux &c comme citoyens. Leur exemple influera, & gagnera de proche en proche, & petit à petit le bien se fera. S’ils s’y refusent, ce qui n’est pas à présumer, employez la voie qu’on vient d’indiquer ; je sais que des ordres voués au maigre ont besoin du poisson, mais il n’est aucune communauté tant nombreuse soit-elle, qui ait besoin de plus d’un arpent d’étang & de quelques réservoirs. Le reste est superfluité, luxe, perte réelle pour eux, & contagion pour les voisins.



ÉTENDART, Botanique. On a donné ce nom au pétale supérieur des fleurs papilionacées ou légumineuses ; il est ordinairement relevé, Voyez le mot Fleur où est le dessin de l’étendart. M. M.



ÉTÊTER UN ARBRE. C’est lui couper la tête & le réduire à son tronc. On n’étête pas les saules & les peupliers ; au contraire, on leur laisse leur tête formée par la naissance des branches que l’on a coupées. On étête un vieux arbre fruitier, afin de le forcer à donner du bois nouveau qui réussit rarement ; il vaut mieux le couper par le pied au-dessus de la greffe, & sa durée sera plus soutenue,


ÉTHER, Je ne décrirai pas le procédé de la distillation de l’esprit de vin très-rectifié avec l’acide vitriolique très-concentré. Cette opération est délicate à exécuter, & même dangereuse entre des mains peu exercées ; on distingué trois espèces d’éther, le vitriolique, le nitreux, & l’acéteux ou éther retiré du vinaigre concentré. Le plus en usage en médecine est le premier. La manière de l’employer, est d’en verser dix à douze gouttes sur un morceau de sucre, & de le faire, promptement