Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/43

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cessée, se rétablit très-difficilement. De temps à autre rendez-vous à votre métairie à l’heure des repas, afin d’examiner si vos gens sont nourris, si les alimens qu’on leur donne sont de bonne qualité ; l’homme qui languit, travaille mal, & le maître y perd doublement. Lorsque le maître-valet vous aura avancé qu’il a fait telle opération que vous lui avez demandée, vérifiez tout de suite & sur-tout dans les commencemens, afin de l’accoutumer à l’exactitude, & pour votre propre tranquillité, sans qu’il s’en apperçoive ; épiez ses démarches, suivez son travail, jusqu’à ce que vous soyez parfaitement convaincu qu’il se comporte en honnête homme. Lorsqu’il prêchera exemple aux autres valets, le maître sera assuré de la bonté du travail, & de l’ordre qui régnera dans la métairie. N’augmentez jamais les gages de ce chef, mais ne plaignez pas les gratifications ; pour les mériter, il en travaillera mieux. Cette manière de penser ne plaira pas à plusieurs particuliers de quelques-unes de nos provinces, où l’on tient pour maxime, qu’à tous les valets en général on ne doit faire ni injustice ni grace, mais s’en tenir strictement à ce qui a été convenu. Il faut donc que la classe des maîtres soit aussi perverse que celle des domestiques, puisqu’ils leur donnent le moins qu’ils peuvent, marchandent avec eux jusqu’à un petit écu, choisissent par préférence ceux qui exigent le moins de gages. Sans attachement réciproque, sans espoir d’aucun soulagement de plus, le travail s’en ressent ; j’insiste sur cet objet, parce qu’il me révolte. J’aime mieux être dupe de mes domestiques que d’attendre d’eux ce que j’exige d’un cheval, ou d’un bœuf, moyennant la botte de fourage.


DOMPTE-VENIN, ou DOMTE-VENIN, (voyez planche 19 du Tome III, pag. 629) M. Tournefort place cette plante dans la cinquième section de la première classe des fleurs à une seule pièce en forme de cloche, dont le fruit est fait en gaine, & il l’appelle Asclepias flore albo. M. von Linné la nomme Asclepias vince-toxicum, & la classe dans la pentandrie digynie.

Fleur blanche en forme de tube évasé en soucoupe, & divisé en cinq parties égales ; vue en dessous en B, & en dessus en C. Les étamines sont au nombre de cinq, & le pistil est divisé en deux ; il est déposé au fond du calice E, à demi-fermé.

Fruit F, gaîne très-étroite, renflée dans le milieu, composée de deux capsules qui s’ouvrent longitudinalement, & renferment des semences H, couronnées d’une aigrette soyeuse. En G on voit cette capsule ouverte.

Feuilles opposées deux à deux, ovales, lancéolées, barbues à leur base, velues sur les bords & sur les côtés.

Racine A, très-fibreuse, grosse, longue & blanche.

Port. Tiges élevées à la hauteur d’une coudée, pliantes, velues, noueuses ; les fleurs naissent de leurs aisselles, rassemblées en bouquet.

Lieu. Les bois, les haies ; fleurit en juin & juillet ; la plante est vivace.

Propriétés. À qui faut-il en croire