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sur les vertus attribuées à cette plante. Plusieurs auteurs rugardent sa racine comme un spécifique contre les morsures des bûtes venimeuses, ses feuilles comme diurétiques, emménagogues & vulnéraires. J’aime beaucoup mieux me ranger du parti de ceux qui savent douter, surtout quand l’usage d’une plante peut devenir dangereux. Je dirai donc avec M. Vitet, dans sa pharmacopée de Lyon, que la racine récente a une odeur aromatique, forte ; que la saveur est amère & âcre ; que lorsque cette racine est fraîche, elle fait vomir, produit une douleur plus ou moins vive dans la région épigastrique, un malaise universel, souvent accompagné d’accélération du pouls ; que desséchée elle est moins active, & rarement elle procure le vomissement ; qu’elle est recommandée pour résoudre les glandes situées sous les tégumens, tuméfiées, endurcies, cependant éloignées de l’état cancéreux ; qu’elle évacue par les urines la sérosité qui constitue l’hydropisie par suspension d’une humeur excrétoire ; qu’elle rétablit le flux menstruel, supprimé par l’impression des corps froids ; enfin, qu’elle déterge les ulcères tendans vers la putridité ; l’observation, continue M. Vitet, n’a point levé le doute qui règne sur ses effets dans ces espèces de maladies : plusieurs même regardent cette plante comme un poison, lorsqu’elle est fraîche ; récente, elle est dangereuse ; desséchée, elle exige de grandes précautions.

Usage. La dose ordinaire de la racine, desséchée & pulvérisée est depuis six grains jusqu’à demi-drachme, délayée dans quatre onces d’eau ou incorporée avec un sirop ; en décoction, dans huit onces d’eau, depuis une drachme jusqu’à demi-once.


DONVILLE. (Voyez Poire.)


DORONIC. (Voyez planche I.) M. Tonrnefort le place dans la première section de la quatorzième classe, qui comprend les herbes à fleurs en rayons & à semences aigrettées, & il l’appelle Doronicum maximum foliis caulem amplexantibus. M. von Linné l’appelle Doronicum pardalianches, & le classe dans la singénésie-polygamie superflue.

Fleur jaune, composée de fleurons hermaphrodites dans le disque, & de demi-fleurons femelles à la circonférence ; les fleurons ouverts, divisés en cinq ; les demi-fleurons à trois dentelures ; le calice, composé de deux rangs d’écailles, plus longues mique les rayons. B se présente un fleuron ; C le demi fleuron.

Fruit. Les semences des fleurons hermaphrodites, seules, aplaties, sillonnées, couronnées d’une aigrette de poils ; celles des fleurons femelles, moins aplaties, renfermées les unes dans les autres dans le calice, sur un réceptacle nu & plane ; D, graine du fleuron, E, du demi-fleuron, F, le placenta.

Feuilles, simples, entières, en forme de cœur ; celles qui partent des racines, portées sur des pétioles ; celles de la tige l’embrassent par leur base.

Racine, presque tubéreuse, ressemblant à la queue d’un scorpion.

Port. Tige rameuse ; les rameaux