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vitré, l’humeur aqueuse, & toutes les parties intérieures du globe, les altère, & souvent les détruit.

La chaleur & l’acrimonie de cette humeur, se manifestent par l’inflammation intérieure de toutes les parties de l’œil, & la douleur qui en résulte. Son abondance & sa viscosité se font connoître par la grosseur, & l’éminence de l’œil, qui n’est rendu tel que par le séjour & le défaut de circulation de cette humeur.

Il paroît que le corps vitré est augmenté outre-mesure, par l’extrême dilatation de la prunelle. Il paroît aussi que l’humeur aqueuse est aussi augmentée par la profondeur & l’éloignement de l’uvée, & par l’éminence de la cornée transparente.

Les indications à remplir dans le traitement de cette maladie se réduisent, 1°. à diminuer le volume du sang & de la lymphe ; 2°. à faire révulsion de l’humeur qui intéresse l’œil ; 3°. à eh corriger l’âcreté.

1°. La saignée du bras doit être pratiquée & répétée suivant les forces du malade, & le degré de l’inflammation. Si elle est insuffisante, on en vient à celle de la jugulaire, à l’application des sangsues à côté de l’œil, ou aux tempes, à celle des vésicatoires derrière les oreilles, ou à la nuque.

L’emploi de ces moyens ne doit pas faire négliger celui des topiques les plus convenables, tels que les cataplasmes émolliens & anodins faits avec la mie de pain & le lait, ou avec la pulpe des pommes cuites & réduites en compote.

On doit laver la partie affectée avec quelque eau légère détersive, toutes les fois qu’on renouvellera les cataplasmes, & sur-tout ceux qui sont préparés avec le lait : la chaleur de l’œil enflammé feroit tourner le lait à l’acide, si on ne les changeoit souvent.

2°. Les saignées du pied, les pédiluves, aiguisés avec de la moutarde en poudre, ou préparés avec une dissolution de savon, rempliront la seconde indication, en détournant l’humeur de la partie malade.

3°. Le régime adoucissant & délayant aidera l’efficacité des remèdes qu’on a déjà prescrits : plus la fièvre sera forte, plus il faudra insister sur la diète & l’usage de rafraîchissans. Les crèmes de riz, nitrées, acidulées ; les bouillons d’herbes ou de mouton, aiguisés du jus d’oseille, la limonade, sont expressément recommandés ; mais on doit proscrire tout aliment salé, épicé, & de haut goût, qui, bien loin d’être utile, augmenteroit l’inflammation sur l’œil, & y détermineroit même la gangrène. M. AM.


EXOSTOSE, Médecine vétérinaire. Tumeur osseuse qui s’élève sur la surface de l’os, & qui est faite de sa substance ; elle vient le plus souvent de cause externe, dans le cheval, comme des coups, des chutes, des plaies faites à l’os.

Toutes les parties du corps du cheval sont exposées à l’exostose. Le suros, l’éparvin calleux, la courbe, &c. sont des exostoses. (Voyez tous ces mots)

On connoît l’exostose à un gonflement surnaturel de l’os, accompagné d’une douleur très-vive, qui augmente à mesure que la tumeur fait des progrès.

Traitement. On emploie contre l’exostose les mêmes remèdes que nous