réaction sur le végétal, il périt. Trop d’humidité le fait pourrir, trop de chaleur sans humidité il se dessèche ; sans air il est étouffé, &c.
FAR. Espèce de blé en grande réputation chez les romains, & celui qu’ils ont le plus anciennement cultivé. Pour le distinguer des autres blés, ils le nommaient far adoreum, le faisoient rôtir, le broyoient avec des pilons & en faisoient de la bouillie, parce qu’ils ne connoissoient pas alors l’usage du pain. Pline & tous les Auteurs anciens s’accordent à dire que le far étoit de tous les blés, celui qui résistoit le mieux à la rigueur des hivers.
On le semoit en automne, dans les sols humides, argileux, crayeux & également sur les sols secs, arides, & dans des expositions chaudes ; en un mot, il convenoit à toutes sortes de terreins & n’exigeoit pas beaucoup de culture : il étoit même presqu’impossible de lui en donner une bonne, attendu le peu d’action de leurs instrumens aratoires. (Voyez le mot Charrue)
Les romains distinguoient quatre espèces de far ; celui de clusium étoit le plus blanc ; le venunculum album ; le venunculum rubrum ; l’alicastrum ou trémois ; ce dernier l’emportoit sur les trois premières espèces, en poids & en bonté.
Le far, suivant Pline & Columelle, avoit une tige composée de six nœuds ; le grain ne pouvoit être séparé de sa balle qu’en le faisant rôtir.
Cette espèce de blé seroit-elle celle connue aujourd’hui sous le nom d’épeautre ? Il est impossible de décider cette question d’après les descriptions données par les anciens, & comparées à celles des blés que nous cultivons. L’épeautre, comme le far, résiste, il est vrai, aux plus grands froids, & réussit dans les terreins humides & secs, & le fléau ne détache pas la balle qui enveloppe le grain, mais l’épeautre étoit connue & très-bien distinguée par les anciens, sous le nom de Zea ; il reste donc toujours une confusion insurmontable. On peut croire que la culture du froment & du seigle fait insensiblement abandonner celle du far, & que cette espèce de blé s’est perdue. Les romains ont connu le froment & le seigle.
Le far seroit-il l’orge que nous appelons secourgeon ou écourgeon ? Ce sentiment est préférable au premier. (Voyez le mot Orge)
FARCIN, Médecine vétérinaire. C’est une maladie cutanée, à laquelle les chevaux de rivière sont forts sujets. Elle se manifeste toujours par une éruption de boutons ; les uns se répandent indistinctement sur toutes les parties quelconques du corps du cheval ; d’autres n’occupent que le dessous du ventre, ou le dos, & ne sont répandus qu’en petit nombre sur l’encolure & sur la tête ; leur volume n’est pas considérable, ils abcèdent quelquefois ; les uns se dessèchent & s’évanouissent, d’autres se reproduisent & reparoissent ; il en est qui sont si rapprochés, qu’ils offrent des espèces de tumeurs prolongées, fortement adhérentes & immobiles, avec des éminences très-dures à leurs extrémités & dans leur milieu : lorsqu’elles suppurent, elles fournissent une matière blanchâtre & bourbeuse.