Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/460

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fièvres inflammatoires, & les putrides ; dans les premières, ils ne peuvent être d’aucune utilité ; au contraire, ils peuvent beaucoup nuire ; dans les putrides, il faut plutôt évacuer les premières voies, & les donner sur la fin pour arrêter & intercepter l’ordre des mouvemens fébriles. Les fébrifuges, le quinquina, sur-tout, sont, pour ainsi dire, consacrés au traitement des fièvres intermittentes ; mais ils ne conviennent pas dans les cas où il y a un érétisme dans les solides, des ardeurs d’urine, des obstructions dans les différens viscères du bas ventre ; il faut avant leur emploi, diminuer cette tension, détruire les embarras qui embourbent les viscères ; & si, après avoir enlevé tous ces obstacles, la fièvre persiste, alors on donnera le quinquina seul, ou combiné avec d’autres fébrifuges, pour la fixer.

Je dois faire observer que le défaut de réussite, dans le traitement des fièvres intermittentes, dépend très-souvent des petites doses sous lesquelles on administre certains fébrifuges : en général il faut les donner à une dose assez forte pour qu’ils puissent agir avec efficacité. M. AME.


FÉCONDATION, Botanique. Terme employé en botanique pour désigner l’art par lequel les plantes conçoivent & se reproduisent.

Tous les êtres animés sont sortis des mains de l’auteur de la nature, avec la propriété singulière de se perpétuer. Chaque individu, doué de cette portion de puissance créatrice, tantôt en jouit indépendamment d’un autre individu, tantôt, ne pouvant se suffire à lui même, il retrouve, dans un autre de son espèce, tout ce qui est nécessaire pour remplir les vues du souverain conservateur. Ainsi, la multiplicité des individus assure la conservation des espèces. Combien souvent le mélange d’espèces différentes n’en a-t-il pas fait voir de nouvelles !

La génération animale & la fécondation végétale ont de tous temps piqué la curiosité de tous ceux qui, non contens d’admirer les merveilles de la nature, osent entrer dans son sanctuaire & ne craignent point de l’y interroger. Mais jusqu’à présent la nature a paru se refuser à nos recherches : on a bien découvert à peu-près par quel moyen elle remplissoit cette importante opération. On a fait, jusqu’à un certain point, l’anatomie parfaite des organes qui sont employés dans les deux règnes ; mais ce qui annonce que nous n’avons pas découvert encore & saisi le vrai point, c’est le grand nombre de systèmes qui ont été imaginés pour expliquer le mystère de la génération animale & végétale : presque tous vraisemblables, ils semblent rendre raison de la plus grande quantité des phénomènes ; mais combien de fois la nature si féconde & si variée n’échappe-t-elle pas à nos solutions & n’offre-t-elle pas des faits constans qui démentent les théories les plus ingénieuses. Nous ne nous occuperons ici que de la fécondation botanique.


Travail sur le mot Fécondation.


§ I. Les deux sexes reconnus dans les plantes.

§ II. Description des Anthères ou parties mâles.

§ III. Description des parties femelles.

§ IV. Différens Systêmes imaginés sur la Fécondation végétale.