Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/459

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rissent pas ne contiennent point pour cela de faux-aubier.

4°. Enfin, que de jeunes arbres peuvent être attaqués de cette maladie, quoique les hivers qu’ils ont éprouvés depuis leur naissance n’aient pas été assez rigoureux pour les geler.

Il nous paroît bien plus naturel d’attribuer cette maladie à la mauvaise qualité des sucs que les racines ont sucé dans le temps que cette partie de l’arbre étoit plus près de la circonférence. Ces sucs n’étant pas sains, n’ont pu nourrir les couches de l’aubier, ou ils ont déposé dans les vaisseaux une substance qui n’a pu se convertir en bois. (V Accroissement) Cette explication donne très-aisément la solution des différens phénomènes que présente le faux-aubier ; par exemple, pourquoi il se trouve plus ou moins près de l’aubier ou de la moelle ; pourquoi quelquefois il est tellement contigu à l’aubier, qu’il n’y a point de couche de bois parfait entre ; pourquoi de jeunes arbres en sont attaqués aussi bien que de vieux ; pourquoi tel arbre en est attaqué, tandis que ses voisins se conservent très-sains, quoique, dans la même direction ; pourquoi, enfin, un arbre dans le cœur de la forêt, en est aussi-bien attaqué que celui de la lisière ou à la tête du bois, &c &c M. M.


FAUX-BOIS. Branches menues, chiffonnes, confuses & hors d’état de devenir belles, fortes & bien nourries. Quelques jardiniers désignent sous ce nom les bois gourmands, (voyez ce mot) & ils ont tort ; ils sont la ruine des arbres ou leurs réparateurs, suivant la main qui les dirige.


FAUX-BOURGEON. (Voyez le mot Bourgeon)


FAUSSE-FLEUR. Les jardiniers appellent ainsi les fleurs qui ne nouent pas ; telles sont les fleurs uniquement mâles, séparées des fleurs femelles, ou sur le même pied, comme dans les courges, les melons, &c. ou sur des pieds différens, comme le chanvre, le pistachier ; &c. (voyez ces mots) ces prétendues fausses fleurs sont aussi utiles que les autres, & sans elles les fleurs femelles ne seroient point fécondées. (Voyez le mot Fleur) Les jardiniers ont le plus grand tort de les supprimer, ils croyent en savoir plus que la nature qui ne produit aucun individu, aucune partie dans une plante sans suivre la loi la plus admirable.


FÉBRIFUGE, Médecine Rurale. On appelle médicamens fébrifuges, ceux qui sont appropriés à combattre les fièvres.

On peut ranger parmi les fébrifuges, les stomachiques chauds, les stimulans, & plusieurs diurétiques chauds ; mais le véritable fébrifuge, qu’on peut appeler spécifique, est le quinquina ; la cascarille est aussi un fébrifuge assuré, qui a toujours bien réussi.

Le règne végétal en fournit plusieurs autres, tels que les racines de quintefeuille, de gentiane, la serpentaire de virginie, les feuilles de la grande & petite absinthe, de la petite centaurée, le petit chêne, &.

On emploie ces médicamens, quand on veut guérir les différentes espèces de fièvre ; il faut néanmoins prendre garde de ne pas les administrer trop tôt, sur-tout dans les