Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/473

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plus ou moins aplattie, plus ou moins large & courbée sur son épaisseur, de manière qu’elle représente un croissant alongé.

I. Qualités bonnes ou mauvaises du fer à employer, du fer aigre, mou ; à quoi on le distingue. On parvient à connoître les différentes qualités du fer, à la cassure de la barre, pour peu qu’on se forme l’habitude d’en considérer & d’en distinguer le grain ; tout fer cassant, c’est-à-dire, qu’on ne sauroit plier & déplier à froid, sans le désunir, n’est pas propre à la ferrure du cheval ni des autres animaux, il doit être rejeté : il en est de même de celui qu’on plie, & qu’on déplie trop facilement ; l’un est trop aigre, l’autre est trop mou. Une multitude de facettes brillantes, sensiblement grandes & planes, quoique d’un contour très-irrégulier, ou des grains d’un blanc brillant, résultans d’une infinité des petites facettes qui ne diffèrent de celles-ci que par leur petitesse, décèlent le premier à la cassure ; tandis que l’absence de ces mêmes facettes, & de ces grains, & un nombre de fibres d’une finesse extrême, & très-noires, pareilles à celles qu’on rencontre dans de certains bois, décèlent le second ; tel est par exemple, le fer de Suède.

Le fer le meilleur & le plus convenable à l’objet dont il s’agit, est celui qui présente dans toute son étendue, une quantité considérable de grains, non de la finesse de ceux que nous offre la fracture de l’acier, mais d’un volume au-dessus, la surface fracturée de ce fer étant d’ailleurs entre-coupée de quelques veines fibreuses ; tel est celui, par exemple, que l’on trouve à Paris, & qui y est connu sous le nom de fer de roche ; mais le maréchal doit prendre garde d’en altérer les bonnes qualités par un trop fort degré de chaleur.

II. Des parties à considérer dans le fer du cheval. On peut considérer dans le fer du cheval deux faces, & plusieurs parties.

La face inférieure porte & repose directement sur le terrain.

La face supérieure touche immédiatement le dessous du sabot, dont le fer suit exactement le contour.

La voûte est précisément la rive intérieure, répondant à la rive extérieure en pince & de cette même rive aux mammelles ; on nomme ainsi cette portion de fer, attendu sa courbure, qui est semblable à l’arc d’une voûte.

La pince répond précisément à la pince du pied, les mammelles aux parties latérales de cette même pince, les branches aux quartiers ; celles-ci règnent depuis la voûte jusqu’aux éponges.

Les éponges répondent aux talons & sont proprement les extrémités de chaque branche.

Les étampures sont les trous dont le fer est percé, pour livrer passage aux cloux dont nous avons déjà parlé à l’article estampure ; (voyez Estampure)

III. Du fer ordinaire pour les pieds antérieurs, & proportions relatives des parties entr’elles. Le fer ordinaire pour les pieds antérieurs du cheval doit être tel, que sa longueur totale ait quatre fois la longueur de la pince ; mesurée de sa rive antérieure entre les deux premières étampures, à sa rive postérieure ou à la voûte.

La distance de la rive externe de l’une & de l’autre branche, cette