volume des excrémens qui sont contenus dans les gros intestins du cheval, ou de la vache, soient parfaitement délayés par les breuvages ; mais il faut encore que l’inflammation des intestins soit appaisée avant que de les administrer. On pourra employer la manne, les tamarins, la rhubarbe, le catholicon, le polypode de chêne, l’huile de lin, auxquels on ajoutera le nitre, le camphre. (Voyez Méthode purgative)
Après les évacuations nécessaires, s’il n’y a aucun soupçon de gangrène, on passera aux décoctions de figues, de jujubes, de dattes, de navet, de tussilage & de pavot. Les fleurs de mille-pertuis, la verge d’or, la pervenche, le lierre terrestre, le baume de copahu conviennent beaucoup à ce traitement, ainsi que les coings, les roses rouges, les racines de quinte-feuille, de bistorte, de tormentille, l’alun, les eaux de forges ; mais ils ne doivent être employés qu’avec la plus grande circonspection.
Et si la dyssenterie aiguë prenoit le caractère de la fièvre maligne, ce qu’on reconnoîtra, si le bœuf a de fréquentes convulsions, la respiration puante, le pouls languissant, foible, irrégulier, quelquefois naturel, ou véhément, le ventre presque toujours tendu, les sueurs fétides, froides, les excrémens chargés de vermine, &c. on combineroit avec les remèdes proposés, la crème de tartre, la casse avec les purgatifs, les décoctions d’absynthe, de tanaisie, avec les breuvages. On donneroit vers la fin de la fièvre, le quinquina, & on appliqueroit les vésicatoires sur la nuque, & aux deux cuisses.
Mais si, dans la dyssenterie, là lymphe est trop épaisse, trop visqueuse, qu’elle s’arrête dans les vaisseaux, qu’elle s’y endurcisse comme du plâtre, alors cette maladie est chronique & d’une nature toute différente de celle de la dyssenterie aiguë.
On connoît cette espèce de dyssenterie, en comparant ses symptômes avec ceux de la précédente. L’inflammation est plus longue, moins violente, la matière morbifique ne se résout point par les médicamens indiqués contre la dyssenterie aiguë ; elle tient l’animal comme engourdi ; dans le commencement l’appétit ne manque point, la respiration est libre, mais elle est gênée dans la suite au moindre exercice, le pouls devient petit, fébrile plus sensiblement le soir que le matin, le dégoût survient, la foiblesse s’empare des jambes, la peau s’amincit, se dessèche, les yeux s’enfoncent ; l’épine dorsale, les côtes, les hanches, sortent tous les jours de plus en plus ; les cuisses se décharnent, les flancs, pleins, tendus, quelquefois avalés, n’offrent plus que de foibles ondulations. Les progrès de ces signes extérieurs sont proportionnés aux désordres que le skirre ou la matière plâtreuse opère dans les intestins ; car à mesure qu’elle y augmente de volume, elle en rétrécit le canal, elle s’oppose au passage des excrémens & du chyle, & dans tous ces degrés d’accroissemens qui sont toujours fort lents, elle trouble de plus en plus les fonctions des parties qui l’avoisinent, & produit enfin l’inflammation, la suppuration, la gangrène, le marasme, l’atrophie & la mort.
Le vice que l’on auroit d’abord à combattre, seroit l’épaississement de