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la sole de corne est séparée de la sole charnue ; d’autres, enfin, qui en marchant sur les talons, jettent les pieds en dehors, ce que l’on appelle vulgairement nager, ou marcher en nageant.

Fer à employer. Lorsque les talons sont bons, ils doivent être ferrés long, à fortes éponges, sans quoi les talons s’useraient bientôt par la fuite ; mais il faut observer de ne jamais parer le pied, c’est le seul cas où il convient de ferrer à fortes éponges.

Si le cheval a un croissant, si la sole de corne est séparée de la charnue, il faut employer un fer couvert, & l’entôler de la même manière que nous l’avons indiqué dans la Section sixième, en traitant de la ferrure pour les pieds combles.


Section XIV.

Ferrure pour un cheval encloué.


Fer à employer. Il est inutile de déferrer à chaque pansement, un cheval qui aura été encloué ; il convient seulement alors déformer avec la tranche, une échancrure dans le fer, c’est le vrai moyen de panser le pied plus commodément ; si l’enclouure est aux talons, il faudra échancrer le fer dans cette partie ; il en sera de même de la pince, si cette partie a été enclouée. (Voyez ENCLOUURE)


Section XV.

Ferrure pour un cheval qu’on va dessoler.

Fer à employer. Si c’est à cause d’un essors, ou d’un Étonnement de sabot, (voyez ce mot) qu’on dessole un cheval, il faudra lui mettre un fer à l’ordinaire, en ayant seulement l’attention d’élonger les éponges & de les tenir droites ; mais il n’en sera pas de même si c’est à cause d’un fic ou d’un clou de rue ; il s’agit alors de lui mettre, pendant tout le temps du traitement, un fer étranglé pour donner la facilité de panser le pied. Le cheval une fois guéri, on doit employer un fer couvert & sans aucune ajusture. {Voyez Clou de rue, Dessolure, Fic à la fourchette.)


Section XVI.

Ferrure pour un cheval qui se coupe.


Nous disons qu’un cheval se coupe & s’entre-taille quand il s’attrape avec ses fers, qu’il se heurte les boulets, soit aux pieds de devant, soit aux pieds de derrière ; il peut se couper de la pince ou des quartiers ; ce dernier cas est plus ordinaire.

Fer à employer. Quant aux chevaux qui se coupent de la pince, ce défaut vient communément d’un vice de conformation ; c’est la raison pour laquelle on y remédie rarement ; cependant on doit les ferrer juste, en laissant déborder la corne en pince ; mais quant à ceux qui se coupent des quartiers, la mauvaise conformation peut aussi en être la cause ; mais l’expérience prouve que cet accident est presque toujours un effet de la lassitude ou de la mauvaise ferrure, ou d’un fer qui garnit en dedans ; dans ce cas, on met un fer dont la branche de dedans soit courte, mince, & étranglée, sans étampure, incrustée dans l’épaisseur de la muraille, comme si l’on ferroit à cercle ; (voyez la Section quatrième) la bran-