Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/557

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animal à pied fourchu, (voy. BŒUF) la forme des fers dont on arme ses ongles, doit différer essentiellement de celle des fers préparés pour le cheval & le mulet. Ils consistent en deux pièces séparées pour chaque pied ; chacune d’elles est une platine de fer circonscrite conformément à l’assiette de l’ongle auquel elle doit être adaptée, de manière qu’elle représente le quart d’un ovale, borné d’une part par le grand-axe, & c’est la rive qui répond à la fourchure du pied de l’animal, de l’autre par le quart de sa circonférence, & c’est la rive extérieure ; enfin, par la rive postérieure qui n’est autre chose que la ligne droite, à peu près parallèle au petit axe, & menée de la fin de l’extérieure à la terminaison de l’intérieure, chaque platine devant couvrir exactement cette même assiette sans la dépasser, & laisser une partie du talon à découvert.

Au long de la rive externe sont percées cinq étampures, la première étant en pince, la dernière ne passant l’a moitié de la longueur totale de cette rive, que de la moitié d’un intervalle ordinaire d’étampure à étampure ; ici les étampures sont plus maigres que dans les fers destinés aux chevaux ; les lames employées dans cette serrure n’ont pour tête, par cette raison, que deux épaulemens latéraux, dans le même plan que la partie plate & pointue qui pénètre dans l’ongle, & l’étampe n’a de biseau que des deux côtés seulement, & qui répondent aux petits côtés de la lame, les autres côtés de l’étampe étant droits jusqu’au bout ; ainsi les étampures des fers pour les bœufs n’ont que la moitié de la largeur de celles des fers pour les chevaux, & le maréchal ne court aucun risque, en étampant très-maigre, d’affamer la rive externe.

La rive interne n’est pas droite, mais un peu rentrante pour suivre un cambre léger qu’on remarque dans l’ongle de l’animal. À cette même rive, le maréchal tire de la pince une bande repliée sur plat à angle droit, de manière que son extérieur n’en dépasse pas l’assiette ; le fer broché & les lames rivées, on rabat cette même bande sur le bout de l’ongle qu’elle embrasse par ce moyen.

Quelquefois on tire entre cette bande & la rive postérieure, un pinçon qu’on redresse aussi à angle droit sur l’assiette. Ce pinçon se loge contre le lieu de la parois intérieure de l’ongle, où le cambre est plus sensible, & il oppose une résistance constante aux cloux, qui tendroient toujours à tirer le fer, & à le faire déborder du côté des étampures. Dans d’autres occasions, on se contenté d’en tirer un de l’extrémité de la pince qui, du lieu ou il part, se relève suivant un quart de rond. Son usage est de défendre le bout de l’ongle de l’effet des heurts répétés qu’il pourroit éprouver ; mais dans ce cas, on n’omet jamais le pinçon qui répond au cambre, & on le tient même un peu plus haut & un peu plus large.

Note. Il est au surplus des pays dans lesquels on ne ferre point les bœufs ; il en est d’autres où l’on ne leur applique qu’une seule platine sous un des ongles qui est l’externe ; c’est-à-dire, celui qui répond au quartier de dehors du pied du cheval ; cette ferrure étant pratiquée tant aux