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familles, les feuilles simples, & les feuilles composées. Les feuilles simples sont celles dont le pétiole n’est terminé que par un seul épanouissement, c’est-à-dire, dont toutes les fibres sont réunies, & forment un seul réseau rempli par le parenchyme. Les feuilles composées, au contraire, sont celles dont le pétiole se termine par plusieurs épanouissemens, ou, ce qui est encore plus exact, dont le pétiole unique est terminé par plusieurs feuilles. Les feuilles, tant simples que composées, méritent notre attention, non-seulement par rapport à leur figure, mais encore par leur situation & leur disposition.

I. Pour bien saisir tout ce qui concerne la figure des feuilles simples, on la considère sous huit rapports différens ; 1°. suivant leur circonférence ; 2°. leurs angles ; 3°. leur sinus ; 4°. leur bordure ; 5° leur surface ; 6°. leur sommet ; 7°. leur substance.

1°. La circonférence est le contour de la feuille, abstraction faite des sinus & des angles qu’elle peut offrir ; & alors elle peut être orbiculaire, lorsque ses bords sont également éloignés d’un centre commun, Fig. 16, géranium sanguin ; ronde, lorsque étant orbiculaire, elle n’a aucun angle remarquable, Fig. 17, la soldanelle des Alpes ; ovale, lorsqu’étant arrondie à sa base, elle est plus étroite à son sommet, Fig. 18, la scabieuse succise. Lorsqu’elle est attachée au pétiole par la partie étroite, elle est alors ovale renversé ; elliptique, lorsque le diamètre de la longueur surpassant celui de la largeur, elle est également retrécie & arrondie à ses deux extrémités, Fig. 19, la vesce ; oblongue, lorsque la longueur contient plusieurs fois la largeur, Fig. 20, l’oseille des prés ; cunéiforme, lorsqu’elle imite, par sa forme, un coin dont le sommet un peu tronqué tient au pétiole, Fig. 21, le pourpier ; si le sommet est très-alongé, elle se termine par un bord arrondi ; elle est alors spatulée, Fig. 22 ; la pâquerette vivace.

2°. Les angles sont uniquement les parties saillantes d’une feuille considérée comme entière ; sous ce rapport, elle peut être lancéolée, lorsqu’elle imite un fer de lance, Fig. 23, la gratiole officinale ; linéaire, filiforme, capillaire, &c., lorsqu’elle est très-étroite & d’une longueur presqu’égale par-tout, excepté à son sommet qui se termine en pointe, Fig. 24, l’asperge ; tubulée ou en forme d’alène, lorsqu’étant linéaire, elle se termine insensiblement en une pointe très-aiguë, Fig. 25 ; rhomboïde, lorsqu’elle a quatre côtés parallèles formant quatre angles, dont deux aigus & deux obtus, Fig. 26, patte-d’oye ; triangulaire, quadrangulaire, &c. lorsqu’elle a trois ou quatre côtés d’angles saillans bien déterminés, Fig. 27 ; oreillée, lorsqu’elle a deux appendices ou oreillettes à sa base ou près du pétiole ; dans la Fig. 22 on voit ces deux oreillettes.

3°. Les sinus sont des échancrures qui forment dans le disque des feuilles, des angles rentrans, & sous ce rapport la feuille peut être en cœur ou cordiforme, lorsqu’étant un peu pointue à son sommet, & échancrée à sa base, elle imite la forme d’un cœur, Fig. 28, le tilleul, la violette ; si l’échancrure est au sommet, alors la feuille est en cœur renversé ; réniforme, lorsqu’elle est arrondie, un peu