Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/624

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naison dans une tasse à café qui se trouvera à demi-pleine ; exprimez du jus de citron ou de limon jusqu’à ce que la tasse soit bien remplie ; mêlez le tout… ; faites la boire au malade, chaudement, le jour de l’intermission, le matin à jeun, si cela se peut, ou à une heure convenable, pour que le remède ne trouve pas l’estomac occupé à la digestion des alimens. Une heure après, le malade prend un bouillon, & demeure tranquille dans son lit le reste de la journée, & on observe une diète légère.

Les effets apparens de ce remède sont une abondante évacuation par les selles, mais sans tranchées, ou souvent une sueur très-abondante, pendant laquelle le pouls est élevé, & peu après devient ondulent.

Il faut observer que si l’on a fait précéder les remèdes généraux comme purgation, saignée, &c, le remède agit moins bien. »


Fièvre, Médecine vétérinaire. — De la fièvre en général. La fièvre est un effort continuel de la nature pour subjuguer & chasser les substances qui dérangent le juste équilibre des fonctions des animaux. Cet effort consistant dans les fréquentes contractions du cœur, & par conséquent dans les organes de la circulation, il ne faut pas être surpris de voir les forces vitales de l’animal qui en est atteint, s’accroître aux dépens des forces musculaires des autres parties du corps.

Des signes pour s’assurer de l’existence de la fièvre dans l’animal, & de l’accroissement des forces vitales. Pour connoître la fièvre & distinguer l’accroissement des forces vitales de l’animal, il faut s’attacher à connoître l’état du pouls propre à chaque animal jouissant d’une parfaite santé. On compte, par exemple, quarante-deux pulsations par minute dans le cheval fait & tranquille, soixante-cinq dans un poulain extrêmement jeune, cinquante-cinq dans un poulain de trois ans, quarante-huit dans un cheval de cinq à six ans, trente dans un cheval qui présente des marques évidentes de vieillesse, trente-quatre, & même jusqu’à trente-six dans une jument faite ; ce qui prouve que dans les femelles des animaux, le pouls est plus lent que dans les mâles. Le nombre des pulsations dans les artères du bœuf & de la vache, est à peu près le même que celui de la jument & du cheval. Le pouls du mouton bat soixante-cinq fois par minute ; & celui du chien, quatre-vingt-dix-sept fois. On doit bien comprendre que nous supposons toujours les animaux d’une taille ordinaire ; mais le pouls est toujours beaucoup plus fréquent, lorsqu’ils sont d’un tempérament vif & sanguin, que lorsqu’ils sont d’un tempérament lâche, & qu’ils sont élevés, sur-tout quant aux chevaux, dans des pays marécageux & humides.

Le nombre de pulsations dans les artères, étant supérieur à celles que nous venons de déterminer, la vélocité & la force des battemens feront donc juger chez les uns & les autres de ces animaux, de l’existence de la fièvre & de l’accroissement des forces vitales ; mais à ces signes particuliers, il faut y en ajouter de généraux, tels qu’une respiration plus ou moins laborieuse, plus ou moins difficile, plus ou moins fréquente ; une accélération plus ou moins considérable des mouvemens ordinaires du diaphragme, (voy. Diaphragme)