Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/658

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tement qu’il est possible, & le faire couper avec la pointe du ciseau.

Ses principaux objets sont ; 1°. d’arrêter les mouvemens trop précipités de la langue ; 2°. d’empêcher de la trop tirer hors de la bouche, ou trop en arrière ; 3°. de donner la liberté à la langue de se promener dans la bouche, & de faire tous les mouvemens nécessaires pour bien articuler & bien prononcer.

Les enfans qui sont attaqués du filet, parlent fort tard ; ils bégayent pour l’ordinaire toute leur vie, si on néglige de leur faire cette opération, qui n’a presque jamais des suites fâcheuses.

Quand à la suite de cette opération il survient une hémorragie, on parvient aisément à l’arrêter, en introduisant dans la bouche de l’enfant, un linge imbibé d’une eau stiptique, qu’on applique sur l’endroit affecté, ou bien un morceau de glace, ou de l’eau très-froide. M. AM.


Filet, Botanique. Le filet est le petit péduncule qui porte l’anthère ou la capsule de l’étamine. La nature nous offre dans cette partie de la fleur, comme dans toutes les autres, des variétés dignes de toute notre attention ; nous allons en parcourir ici les principales. Le filet est unique dans la plupart des étamines, mais il est double dans la sauge, triple dans la fumeterre, &c. La figure n’est pas la même pour toutes les plantes : capillaire & mince comme un cheveu & égal dans toute sa longueur dans le plantain, il est au contraire plane, ou aplati & comprimé à sa base dans l’ornithogale & le poireau ; cunéiforme dans le pigamon ou thalictrum ; tourné en spirale dans l’hirthella ; le filet de l’étamine de la tulipe ressemble à une alêne ; il est fourchu dans plusieurs espèces d’ail, écarté ou renversé dans le gloriosa, enfin, hérissé dans le mouron.

Tous les filets des étamines de la même fleur ne sont pas toujours égaux ; il y en a de plus ou moins longs, & ils peuvent être irréguliers dans leur grandeur, leur figure & leur direction. Ils sont inégaux dans le lichnis, la saxifrage ; irréguliers dans le lonicera, très-longs dans le plantain, tres-courts dans troscart, ou triglochin.

L’insertion ou la situation du filet a paru si intéressante à quelques auteurs, qu’ils ont cru qu’elle pourroit servir de base à un système botanique ; c’est ainsi que M. Gleditsch les a considérés. Les filets sont attachés le plus ordinairement au réceptacle ou à la corolle, comme dans les monopétales, & rarement dans les polypétales, ou au calice, comme dans la rose, ou enfin au pistil, ce qui n’a guère lieu que pour les balisiers, les orobis, les aristoloches.

La couleur des filets est ordinairement d’un vert tendre, presque blanc ; cependant dans quelques pêchers ils sont blancs, tiquetés de rouge, & roses dans le nefflier ordinaire. (Voyez les mots Anthère & Étamine) M. M.


FILIPENDULE. M. Tournefort la classe dans la septième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces régulières, disposées en rose, & dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences rangées en manière de tête : il l’appelle filipendula vulgaris. M. von Linné