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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/69

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Montbrisson. Quarante pintes de ces eaux acidules, analysées par M. Richard de la Plade, ont donné cinq gros & huit grains de terre, & cinq gros & demi d’alcali.

Sail. Ces eaux ont été analysées par le même auteur, & elles tiennent par pinte environ trente grains d’alcali minéral, une quinzaine de grains de terre magnésienne & un grain de terre martiale.

Saint-Galmier. Elles sont, suivant le même, très-spiritueuses & donnent pour trente livres d’eau, trois grains & demi de terre magnésienne, cinquante-cinq grains de sélénite, & deux grains par pinte d’alcali végétal.

Saint-Myon. Elles sont aigrelettes, & ont une saveur très-vive & très-piquante. M. Castel s’est assuré qu’elles contenoient par pinte vingt-huit à trente grains de sel marin, douze grains de terre magnésienne, quatre grains de terre vitrifiable.

Seltz. M. de Fourcy a reconnu dans ces eaux quarante à quarante-cinq grains d’alcali minéral, quinze à seize de sel marin, & deux grains de substance ferrugineuse.

Vals. À Vals, il y a quatre sources d’eaux acidules alcalines, qui ne diffèrent entr’elles que du plus au moins : toutes contiennent de l’alcali, au moins un demi-gros par pinte.

II. Eaux acidules alcalines chaudes. Quoique la chaleur & le feu dégagent ordinairement l’air fixe combiné avec l’eau, cependant il se trouve plusieurs sources minérales chaudes, qui contiennent ce principe. Tant que ces eaux circulent dans le sein de la terre ; l’air fixe ne trouvant aucune issue, reste uni avec l’eau, & il ne s’en dégage que lorsque cette eau arrive au grand air. De plus, il y a des eaux chaudes dans lesquelles il n’existe d’air fixe que celui qui a été retenu & neutralisé par l’alcali ou les autres matières ; les premières sont spiritueuses, vives & piquantes, & les autres ne le sont pas.

Comme les eaux acidules alcalines chaudes se comportent à peu près de la même manière que les froides ; on les reconnoît à ces mêmes caractères. Il y en a beaucoup en France ; les principales, les plus renommées sont :

Chatelguyon. Ces eaux sont chaudes aux vingt-deux, vingt-trois & vingt-quatrième degrés du thermomètre de Réaumur ; elles ont le goût vif & aigrelet des eaux de Seltz ; mais ce goût laisse après lui une amertume qui lui est particulière. Quatorze livres de ces eaux contiennent environ huit à dix grains de terre martiale, cinq gros & demi de sel marin, un gros de sel d’epsom, & près de quatre gros de terre, partie magnésie, & partie terre calcaire tenues en dissolution par l’air fixe.

Eaux du Mont-d’Or. Leur degré de chaleur est entre trente & trente-sept. Ces eaux ont un goût aigrelet, vineux, qui prend au nez, mais qui est bientôt suivi d’un goût fade & désagréable ; elles sont très ; vives, très-claires & douces au toucher, comme une eau savonneuse. Elles forment un dépôt rougeâtre ; elles contiennent de l’alcali minéral ; c’est le principe le plus abondant du sel marin, de la terre martiale, de la sélénite, & une matière grasse bitumineuse.

Vichi. Il y a plusieurs sources d’eaux minérales chaudes à Vichi,