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FLUX HÉPATIQUE. (Voy. Foie)


FLUXION, Médecine rurale. On appelle fluxion le mouvement d’une humeur, d’un organe particulier sur un autre plus grand que celui de l’état de santé, ou le reflux d’une humeur sur un organe tout autre que celui où elle devoit se séparer naturellement ; par exemple, le transport de l’humeur de la transpiration, ou de l’humeur goutteuse sur quelque partie intérieure essentielle, & plus particulièrement sur les organes plus foibles.

La répercussion des humeurs qui n’ont point été évacuées par leurs couloirs naturels, établit un genre de fluxions.

Si jusqu’ici cette matière a été négligée, c’est que la plupart des auteurs n’ont pas pu accorder la marche avec le mouvement progressif des humeurs & les loix de la circulation. On n’a pas pu découvrir de vraies routes pour le transport de ces humeurs ; mais il est prouvé, par un grand nombre d’observations, qu’elles peuvent exister, & qu’elles existent réellement, quoiqu’on ne les connoisse pas, ou qu’on n’ait pas encore pu les expliquer par l’inspection anatomique.

Sans nous arrêter aux différentes théories qu’on a établies à ce sujet, nous pensons que le tissu cellulaire en est le vrai moyen. En effet, les humeurs qui se rendent & circulent sous cet organe, n’étant point sujettes aux loix de la circulation générale, il est plus naturel de les y rapporter plutôt qu’à tout autre. C’est pour avoir manqué à cette considération, que chacun a fait sur ce point un systeme à sa guise, qui, bien loin d’en accélérer le progrès, n’a servi qu’à y semer la confusion.

La fluxion peut être déterminée par une surabondance d’humeurs séreuses ou autres qui occasionnent un versement, une succession des mouvemens qui n’avoient pas lieu dans l’état naturel, ou par un transport, une sorte de réflexion des humeurs d’un organe sur un autre. C’est ainsi qu’après un catarre, une transpiration supprimée, l’humeur supprimée se jette sur la poitrine ou sur le bas-ventre.

Il y a donc deux espèces de mouvemens de fluxion ; l’un direct, & l’autre réfléchi.

Ces fluxions vont pour l’ordinaire aboutir à un organe respectivement plus foible. Cet affoiblissement respectif qui existe dans tous les hommes, a été très-bien observé par Thierri, dans son Traité de la médecine expérimentale.

La fluxion est aiguë ou chronique ; elle a lieu dans un très-grand nombre de maladies aiguës ou chroniques, & elle peut s’y trouver ou essentielle ou subordonnée ; ce qui demande un traitement bien différent. Il seroit essentiel de considérer ici les maladies dans lesquelles la fluxion est le symptôme dominant ; mais cela nous mèneroit trop loin. On en a déjà parlé aux mots Asthme, Catarre, & nous aurons encore occasion d’en dire quelque chose aux mots Goutte & Rhumatisme. Nous y renvoyons le lecteur. M. AME.


FŒTUS, Botanique. C’est le germe de la plante, renfermé dans l’ovaire, & qui n’attend que le moment de la fécondation pour vivre. (Voyez les mots Fécondation & Germe.) M. M.