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Feuilles B, sont celles qui partent des racine ; elles sont ovales, aiguës, douces au toucher, portées par de longs pétioles ; celles des tiges sont opposées, & sont sans pétioles.

Racine A, en forme de navet, avec des radicules latérales & fibreuses.

Lieu ; les montagnes, sur-tout dans les lieux exposés au nord ; fleurit en juin, juillet. La plante est bisannuelle.

Port. La tige s’élève communément à la hauteur d’une coudée, anguleuse, velue, rougeâtre, creuse ; les fleurs sont rangées sur un côté de la tige, pendantes, portées par de courts péduncules, à l’origine desquels on trouve des feuilles florales.

Propriétés. La racine est âcre & amère, ainsi que les feuilles ; les fleurs & les feuilles sont vulnéraires, purgatives, émétiques, antiulcéreuses. La racine récente, & à haute dose, purge beaucoup, fait vomir ; à petite dose & en infusion, elle purge à peine. Elle produit de très-bons effets dans les tumeurs scrophuleuses, dans le rachitis : on l’a conseillée inutilement contre la goutte ; extérieurement l’infusion de la plante, récemment cueillie, déterge modérément les ulcères sanieux. On la dit mortelle pour les dindons & les dindonneaux.

Usages. S’il s’agit simplement de purger ou de faire vomir, & que l’on soit à portée d’avoir les purgatifs ordinaires, ainsi que l’émétique, il tant les préférer. Comme purgatif, la racine desséchée & réduite en petits morceaux, se donne depuis deux drachmes jusqu’à une once, en infusion dans cinq onces d’eau.


DIGITÉE, botanique. Une feuille est digitée ou palmée, lorsqu’elle a des découpures profondes, formant de longs appendices comme des doigts, ainsi que l’ellébore vert. (Voyez le mot Feuille) M. M.


DIGYNIE, Botanique. C’est le nom du second ordre du système sexuel du Chevalier von Linné, qui renferme les plantes qui ont deux pistils. Ce mot vient de deux mots grecs δισ γυνη deux femelles. (Voy. Systême) M. M.


DINDE, DINDON, COQ-D’INDE. Ces différens noms désignent le même animal. Il est démontré qu’il est originaire d’Amérique & des îles adjacentes. On le trouve aux Antilles ; il est prodigieusement multiplié chez les Illinois, moins commun dans le Canada ; on le voit encore dans le Mexique, le Brésil, la nouvelle Angleterre, &c. Il est probable que les dindons ont été apportés en France sous le règne de François I, & en Angleterre, sous le règne d’Henri VIII, contemporain du premier. Ils sont beaucoup plus gros & plus pesans dans leur pays natal qu’en France. Dans le nord de ce royaume ils sont moins gros qu’en Espagne, & que dans nos provinces méridionales, en supposant une égale nourriture & une égale éducation dans ces pays ; car on sait à quel point la surabondance, la qualité & la manière de donner la nourriture influent sur leur chair, leur graisse & leur volume.

Je ne m’arrêterai pas à décrire en naturaliste ce précieux animal ; ceux qui désireront de plus grands détails en ce genre, peuvent consulter le Tome III des Oiseaux de l’immortel