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régénérer de la terre calcaire, sera défalquée de la première quantité donnée.

3°. L’alcali fixe, caustique très-pur. Il est préférable à l’alcali combiné avec l’air fixe, ou alcali fixe ordinaire. Il précipite tous les sels neutres à base d’argile, de magnésie, de chaux & de métal. Il est encore très-propre à indiquer la présence de la terre calcaire dissoute dans l’eau minérale à la saveur de l’air fixe ; parce que cet alcali caustique s’empare de l’air fixe, & la terre calcaire, dépouillée du principe qui la tenoit en dissolution dans l’eau, se précipite.

4°. L’alcali volatil caustique très-pur. Sa pureté & sa très-grande causticité sont absolument nécessaires, pour qu’on puisse compter sur les résultats de ce réactif, dont l’effet est de décomposer les sels terreux, à base de terre alumineuse & de magnésie. Il ne précipite point les sels calcaires. Comme cet alcali attire très-puissamment l’air fixe de l’atmosphère, & qu’alors il devient en état de décomposer, par une double affinité, les sels à base de chaux, il faut avoir grand soin de ne pas le laisser exposer à l’air pendant l’expérience ; il faut, s’il est possible, la faire dans un flacon qui bouche bien.

5°. L’acide vitriolique. Il précipite en blanc mat une eau qui contient de la terre pesante, suivant M. Bergman : lorsqu’il produit des bulles dans l’eau, il indique la présence de la terre calcaire, ou de l’alcali fixe, ou de l’air fixe. Pour distinguer ces trois substances, il n’y a qu’à chauffer l’eau minérale dans laquelle on aura versé l’acide vitriolique ; il se forme un dépôt & une pellicule de sélénite, qui résulte de la combinaison de l’acide vitriolique & de la terre calcaire, ce qui n’arrive pas dans les eaux firtfplement alcalines ; si ce n’est que l’air fixe seul qui produit les bulles, on le reconnoît facilement à son odeur & à ses effets.

6°. L’acide nitreux. Cet acide concentré est recommandé par M. Bergman, pour précipiter le soufre des eaux sulphureuses ou hépatiques. Si on en verse quelques gouttes sur de l’eau minérale sulphureuse, on voit bientôt se former un dépôt d’un blanc jaunâtre, qui filtré, desséché, & mis sur un charbon allumé, brûle avec la flamme & l’odeur du soufre.

7°. L’alcali déphlogistiqué. M. Fourcroy rejette avec raison l’usage de l’alcali déphlogistiqué dans l’analyse des eaux minérales, parce que cette liqueur retient toujours une certaine portion de bleu de Prusse tout formé, qui occasionne nécessairement une erreur dans les résultats ; il y substitue de l’eau de chaux saturée de la matière colorante du bleu de Prusse, qui ne contient pas un atome de bleu de Prusse & qui est très-propre à indiquer la moindre parcelle de fer dans les eaux. Si l’eau minérale en contient, en versant quelques gouttes de cette eau de chaux, il se précipite bientôt en bleu de Prusse, qu’on filtre, dessèche & pèse. La portion de bleu de Prusse précipitée, contient à peu près un cinquième de fer.

8°. La noix de galle. On emploie ce réactif pour connoître la présence du fer qu’il précipite en différentes couleurs de ces dissolutions ; on se