Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mécontente de pareils traitemens, ne se prête à rien ; & après bien des tourmens & des peines, les arbres ainsi mal-traités meurent sans avoir rapporté du fruit. »

Inclinez, recourbez ces branches fougueuses sans avoir égard à la figure hideuse qu’aura l’arbre pendant la première & même la seconde année, & vous arrêterez bientôt cette impétuosité qui ne vient que de la force de la végétation.


FOULER, FOULOIR ou FOULOIRE. Dénominations empruntées des arts, & appliquées à l’écrasement de la vendange. Cet infiniment varie dans sa forme suivant les cantons & les provinces. Voyez ce que j’en ai dit au mot Égrapper, tome III, page 168. M. Maupin, dans son ouvrage intitulé, la Richesse des Vignobles, en décrit une nouvelle dé son invention, que je vais faire connoître ; c’est lui qui parle :

« Cette machine est si simple qu’il n’y a pas d’ouvrier qui ne puisse facilement la comprendre & l’exécuter. Dix pouces de cuve à prendre du bord, un fort cerceau de cuve fixé à ces dix pouces, deux ou trois barres, quatre ou six forts tasseaux pour soutenir le bout de ces barres, un assemblage de planches posées sur le cerceau & les barres, de petites languettes de bois, longues environ de deux pouces, sur une ligne & demie, ou une ligne trois quarts d’épaisseur au plus : voilà la bâtisse de toutes les pièces de la nouvelle fouloire. »

» Le cerceau est fortement attaché dans la cuve à dix pouces au-dessous du bord, mais je pense que neuf, & assez généralement sept à huit, sont suffisans pour l’élévation du marc. Les grandes cuves & celles qui feront remplies en un jour, sont celles auxquelles, ainsi que dans les pays chauds, il en faut le plus laisser. »

» Le cerceau de chacune des cuves, après avoir été fixé, a été échancré à quatre endroits pour placer dans ces échancrures, & au niveau exact du cerceau, quatre forts tasseaux larges d’environ quatre pouces, & épais de deux bons pouces. »

» Les barres épaisses de deux pouces tout au moins, ont été posées, ou plutôt engrainées dans ces tasseaux, creusés exprès pour les recevoir. C’est sur ces barres & le cerceau que les planches ont été posées. Ces planches en bois de chêne, portent quinze lignes d’épaisseur. »

» Elles ont à un des bouts de chacun de leurs côtés, une des languettes dont j’ai parlé, pour maintenir les planches, & laisser entr’elles la distance nécessaire pour l’écoulement de la liqueur lors du foulage. »

» Ces planches ne tiennent point les unes aux autres, elles sont ce qu’on appelle des planches volantes. Les plus larges n’ont que six pouces de largeur, & quelques-unes n’en ont que quatre, ce qui multiplie les issues du moût ; celles du milieu ayant le plus de portée & de longueur, doivent avoir au moins six pouces de large. Toutes les pièces dont je viens de parler doivent être unies & reblanchies avec le rabot. »

» Il est sans doute inutile d’avertir que le cerceau & les tasseaux doivent être fixés de la manière la plus