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mauve, ou avec une dissolution de gomme arabique.

Quand on a adouci & calmé l’irritation, on vient ensuite à l’usage des dessiccatifs légers, avec lesquels on lave les gerçures, tels qu’une eau alumineuse très-légère, celles de plantain & de roses de Provins ; l’emplâtre de céruse & celui de blanc de rasis, sont aussi très-appropriés.

Quand les gerçures reconnoissent une cause vénérienne, il faut les combattre avec les antivénériens les plus usités. Sans le secours de ces remèdes, on ne parviendra jamais à les guérir radicalement. M. AME.

Gerçure des mains ou des lèvres. Le froid, & mieux encore le courant d’air rapide, lorsqu’on y est exposé, font en hiver gercer les lèvres & les mains, & y causent souvent des douleurs assez vives. Prenez en automne, lorsque le raisin est bien mûr, celui que l’on reconnoît être le plus coloré en noir ; exprimez-le, passez la liqueur au tamis de crin : ajoutez à cette liqueur autant d’huile d’olive non rance ni forte, ou huile d’amande douce tirée de la veille, & faites bouillir. Ajoutez alors quelque peu de cire vierge, & en suffisante quantité pour donner au tout la consistance d’une pommade molle, & ne cessez de remuer avec une spatule, tant que la préparation est sur le feu. De temps à autre, retirez la spatule, exposez-la au courant d’air, afin que ce qui l’environne refroidisse plus promptement ; & en appliquant ensuite le doigt dessus, vous connoîtrez si la pommade a la consistance requise. Si elle ne l’a pas, ajoutez de nouveau un peu de cire : cette pommade n’a ni mauvais goût, ni mauvaise odeur. Chaque soir, avant de se coucher, on en frotte légèrement les lèvres. On peut, pour les gerçures des mains, les couvrir avec un linge chargé de cette pommade : j’en ai vu de très bons effets, & je la préférerois pour les mamelles à toutes les applications où les dissolutions de plomb sont admises, telles que celles de céruse, &c.


GERMAIN. (Saint) poire. (Voyez ce mot.)


GERMANDRÉE ou PETIT CHÊNE. M. Tournefort la place dans la quatrième section de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce en gueule & à une seule lèvre ; il l’appelle chamædris major repens. M. von-Linné la nomme teucrium chamædris, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. À quatre étamines, dont deux plus longues & deux plus courtes ; la corolle est un tube B cylindrique à sa base, recourbé vers le milieu. On ne remarque à son extrémité qu’une lèvre inférieure, la place supérieure est occupée par les étamines. La lèvre est divisée en cinq parties C, ou la corolle est représentée ouverte par le milieu du tube. Le pistil est placé au dessous des étamines & attaché au fond du calice D ; le calice d’une seule pièce, à cinq petites découpures aiguës.

Fruit. Quatre semences E, obrondes dans le fond du calice qui ne tombe point à la maturité.

Feuilles, ovales, découpées, cré-