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nelées à leur circonférence, portées par des pétioles. Il y a une germandrée à grandes ou à petites feuilles, ce qui ne forme qu’une variété.

Racine A, fibreuse, traçante.

Port. Tiges de neuf à dix pouces de hauteur, quarrées, couchées sur terre, velues ; les fleurs comme disposées autour des tiges en manière d’anneau, ordinairement quatre à quatre, portées par des pédoncules, & elles naissent des aisselles des feuilles qui sont opposées deux à deux.

Lieu. Les bois, les coteaux secs & arides ; fleurit en juin & juillet, suivant le climat.

Propriétés. Les feuilles ont une odeur foible, peu aromatique, & un goût amer. Les fleurs ont une odeur aromatique & douce, une saveur médiocrement amère. On préfère les feuilles aux fleurs, elles excitent légèrement le cours des urines… ; elles sont indiquées dans la plupart des maladies de foiblesse… ; dans les fièvres intermittentes, particulièrement dans la fièvre tierce… ; dans les pâles couleurs… ; l’asthme pituiteux… ; la toux catarrale, lorsque l’irritation est calmée… ; les maladies causées par les vers contenus dans les premières voies… ; la suspension du flux menstruel par l’impression des corps froids & avec foiblesse… ; le rachitis… ; les coliques venteuses sans disposition à l’inflammation… ; en un mot, toutes les fois qu’il faut donner du ton & du ressort.

On donne les feuilles sèches depuis demi-drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie, dans six onces d’eau, Pour l’animal, la dose d’une poignée en infusion dans une livre de vin blanc, ou de cidre, ou de bière.


GERME, Physique Végétale. Ce mot a deux acceptions principales : par la première, on entend la partie inférieure du pistil, celle qui porte sur le réceptacle, qui renferme les embryons des semences & les organes qui doivent servir à leur nourriture, lorsque, par la fécondation, ils commencent à vivre ; par la seconde, plus étendue & plus générale, le mot germe désigne le principe végétal qui doit être vivifié & organisé un jour.

Nous nous occuperons ici spécialement du germe considéré sous la seconde acception, renvoyant au mot Graine, ce que nous avons à dire du premier.

De tout temps on a cherché à deviner l’opération de la nature dans la reproduction des êtres, & ne pouvant l’expliquer mécaniquement, on a eu recours à la supposition si simple qu’il existoit, dans les deux règnes, des germes qui, à dater du moment de la fécondation, prenoient de l’accroissement & devenoient autant d’individus particuliers. Mais, ces germes, où sont-ils ? comment existent-ils ? à qui doivent-ils eux-mêmes leur formation ? On a imaginé différens systèmes pour expliquer ces problèmes ; tous ont eu d’illustres défenseurs & presque tous ont été abandonnés : deux seuls paroissent l’emporter sur les autres & mériter l’attention du philosophe, non-seulement en raison du nom de leurs auteurs ou de ceux qui les ont le mieux fait valoir, mais principalement parce qu’ils paroissent assez