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ples, très-entières & embrassant la tige par leur base.

Racine, bulbeuse, solide.

Port. La tige s’élève à la hauteur de deux pieds, herbacée, simple ; les fleurs au haut des tiges, disposées comme en épi, séparées les unes des autres, quelquefois d’un seul côté & plus souvent de deux.

Lieu. Très-commun dans les provinces méridionales, & sur-tout dans les blés ; la plante est vivace.

Propriétés. Très-inutile en médecine, précieuse dans un temps de disette. Sa racine tubéreuse & fraîche, bien lavée & râpée, donne une fécule, c’est-à-dire, un véritable amidon, (voyez ce mot) qui ne diffère en rien de celui qu’on retire des semences farineuses.

On peut multiplier cette plante sur les lisières des bois, des bosquets, des petites allées, dans les champs ; les fleurs forment un joli effet.


GLAISE. Les naturalistes distinguent la glaise de l’argile & disent qu’elle tient le milieu entre l’argile, la marne & les terres bolaires ; enfin, ils appellent glaise, l’argile la plus dépouillée de parties sableuses. En admettant ces divisions, il est clair que la glaise est, de toutes les terres, la moins propre à la végétation, puisque toutes ses molécules sont tellement unies les unes aux autres, qu’elles ne sauroient être pénétrées par l’eau, par l’air & encore moins par les racines. Il est inutile d’entrer ici dans de nouveaux détails. (Voyez ce qui a été dit au mot Argile).


GLAND. Fruit de l’arbre nommé chêne. (Voyez ce mot). La récolte de ce fruit est appelée glandée. En général, les années fertiles en pommes, le sont en glands, parce que la récolte de la fleur de l’un tient à la réussite de l’autre : cependant les glands manquent souvent, ou par abondance des pluies à l’époque de la fleuraison, ou par la sécheresse de l’été, ou enfin par la multiplicité d’insectes qui s’attachent & s’insinuent dans le gland. L’abondance ou la disette de ce fruit influe singulièrement dans plusieurs de nos provinces sur le prix des cochons, des dindes & de la volaille. On récolte le gland, ou pour le service de la basse-cour, ou pour les semis ; & dans les pays très-pauvres, on récolte, pour nourrir les hommes, celui du chêne, N°. 8, (voyez ce mot) & même quelquefois ceux des chênes verts, parce qu’ils sont moins âcres, moins austères que les autres.

On ne doit point ramasser pour les semis les premiers glands tombés de l’arbre ; leur chute a été accélérée par la piqûre des insectes. On attendra un beau jour dans le mois d’octobre ou de novembre, suivant les climats, & on choisira un à un ceux que l’on désire conserver. Il faut donner la préférence aux plus luisans & aux plus pesans ; les plus gros ne sont pas toujours les meilleurs. On les portera tout de suite dans un lieu frais & non pas humide, où on les rangera lit par lit avec du sable : ils demeureront dans cet état jusqu’au moment de les semer. Si les glands, ainsi disposés, ont germé ; ce qui arrive assez-souvent, on évitera avec grand soin, en les tirant du sable, ou en les transportant sur