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le place dans la première section de la douzième classe, qui comprend les herbes à fleur à fleurons, qui ne laisse aucune semence après elle, & il l’appelle xanthium. M. von-Linné le nomme xanthium strumarium, & le classe dans la monœcie pentandrie.

Fleurs, mâles & femelles séparées, mais sur le même pied. Les fleurs mâles sont placées au-dessus des fleurs femelles. B représente une fleur mâle, composée d’un amas hémisphérique de fleurons rassemblés dans une enveloppe commune : cette enveloppe est représentée en C, vue par derrière. I représente un des fleurons ; c’est un tube évasé & divisé en cinq dents, qui renferme cinq étamines. Les anthères des étamines sont quelquefois épanouies, comme dans cette Figure, & quelquefois réunies, comme dans la Fig. K, où le tube du fleuron est représenté ouvert… L’individu F femelle est composé de deux pistils réunis dans une enveloppe disposée en manière de tuile, composée d’écailles épineuses ; les deux pistils sont représentés en G, H.

Fruit. L’enveloppe accompagne le fruit jusqu’à sa maturité ; elle devient coriace, ligneuse. Le fruit est représenté en D, &, en le coupant en N, on trouve qu’il forme deux loges, dans chacune desquelles est renfermée une des graines LM.

Feuilles, portées sur des pétioles, simples, découpées en lobe en forme de cœur, quelquefois dentées.

Racine A, petite, blanche, rameuse.

Lieu ; le long des chemins, dans les champs ; la plante est annuelle.

Propriétés. Les feuilles sont amères, astringentes, résolutives ; la semence diurétique.

Usages. On tire de la plante un suc dont la dose est, pour l’homme, de quatre onces, & de six pour l’animal ; les feuilles pilées & appliquées sont antiscrophuleuses. La dose de la semence réduite en poudre est pour l’homme, d’un demi-gros dans du vin blanc, & d’une demi-once pour l’animal.


GOBBE, Médecine vétérinaire. Après la faim & le mauvais lait, dit M. Daubenton, dans la dixième leçon de son Instruction pour les bergers & pour les propriétaires des troupeaux, ce qu’il y a de plus à craindre pour les agneaux, c’est la laine qu’ils avalent, & qui forme dans la caillette des pelotes, que les bergers ont appelé des gobbes. Il arrive souvent qu’elles ferment l’entrée des boyaux, qu’elles empêchent les alimens de passer, & font mourir les agneaux. Lorsque le pis de la mère est couvert de laine, l’agneau saisit cette laine au lieu du mamelon, ou, avec le mamelon, arrache la laine & l’avale : c’est pourquoi le berger doit visiter le pis des mères, & couper la laine qu’il trouve dessus. Quand les agneaux mangent au râtelier, s’il tombe sur leur corps de la bourre de foin, elle s’engage dans la laine & y reste. Les agneaux voyant des brins de foin sur eux ou sur les autres agneaux, ou sur leurs mères, veulent manger ce foin, & arrachent en même temps des filamens de laine qu’ils avalent, & qui forment des gobbes. Il faut que les râteliers soient fort bas, pour qu’il ne tombe point de bourre sur les agneaux ; & si le berger en voit dans leur laine ou dans celle des mères, il doit la faire tomber. M. T.