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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/361

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des enceintes avec des pierres ou des épines mortes. Le premier parti est à préférer, parce que les murs a pierres sèches, durent fort longtemps, & sur-tout parce que les bergers auroient bientôt brûlé les haies pour se chauffer. C’est par la seule multiplication des arbres & des enceintes qu’on parviendra à la longue à rassembler une certaine masse de terre végétale. Le patient hollandois, placé dans tout autre position que la sienne, ne manqueroit pas de suivre cet avis, dans la douce espérance que, s’il ne jouit pas de ses travaux, ses enfans en recueilleront les fruits. Les françois, au contraire, sacrifient tout au moment présent ; ils ne voient que cela, & comptent pour rien l’avenir.


GRAPPE. On a donné ce nom à un amas de fruits réunis par leurs pédoncules à un axe commun, & qui s’incline & se recourbe vers la terre ; telles sont les grappes de raisins, de groseilles, &c. (Voyez le mot Fleur). Les grappes sont un prolongement de la tige, & sont susceptibles de prendre racines, dans la vigne, comme les sarmens. Doit-on conserver la grappe dans la cuve, ou doit-on la supprimer, relativement à la qualité du vin & à sa durée ? Ce problème a été résolu aux mots Égrainer & Fermentation.


Grappes, Médecine vétérinaire. Ce sont des excroissances plus sensibles, plus molles que les verrues, d’une couleur ordinairement rouge, & dont la figure, par leur multiplicité, ressemble à des grappes de raisin, qui surviennent dans le paturon, ou autour du boulet du cheval, & surtout de l’âne & des mulets.

La malpropreté, les meurtrissures, la dépravation de l’humeur de la transpiration, le séjour des fluides âcres, sont les principes les plus fréquens des grappes.

Traitement. Dès que les grappes commencent à pousser, il faut couper le poil le plus près de la peau qu’il sera possible, & les grappes elles-mêmes, tout près de la peau, couvrir la plaie avec des étoupes imbibées de bon vinaigre, pour premier appareil. Le lendemain, il est à propos d’y appliquer du vert-de-gris mêlé avec le vinaigre, de retirer le pansement deux fois par jour, & de le continuer jusqu’à parfaite guérison.

Les grappes naissent ordinairement aux paturons, à la suite des eaux aux jambes ; elles rendent pour-lors continuellement une sérosité âcre, d’une odeur fétide. Dans ce cas, le traitement que nous venons d’indiquer, ne sauroit suffire. Ces excroissances dépendant d’un vice interne, on doit donc s’étudier à en découvrir le caractère, pour le combattre avec succès par des remèdes convenables. (Voyez Eaux aux jambes). M. T.


GRAS-FONDU, GRAS-FONDURE, Médecine vétérinaire. Cette maladie se manifeste dans le cheval par le dégoût, l’agitation, l’inquiétude, l’action de cet animal qui se couche, se relève & regarde sans cesse son flanc, & le battement plus ou moins violent de cette partie ; mais le signe qui lui appartient essentiellement, est une excrétion de mucosité, ou des glaires tamponnées & épaisses, que le cheval rend par le fondement, & qui, sous la forme