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d’un plus ou moins grand nombre de breuvages & de lavemens émolliens & rafraîchissans. On doit absolument proscrire tous remèdes cordiaux & purgatifs, que les maréchaux sont dans l’habitude d’administrer dans cette maladie. Ils sont capables d’enflammer & d’irriter encore davantage les intestins, & d’occasionner la mort de l’animal.

Du reste, c’est une erreur de croire que les chevaux chargés de graisse, soient les seuls qui puissent être exposés à la gras-fondure. Quoique la masse des humeurs contienne une très-grande quantité de parties sulphureuses & très-susceptibles d’alcalisation & d’explosion, l’expérience nous a néanmoins prouvé, d’une autre part, que la force & la rigidité des solides dans les chevaux maigres, ne les y rend pas moins sujets. M. T.

GRATERON ou APARINE ou RIÈBLE. (Voyez Planche XIV, pag. 277). M Tournefort le place dans la neuvième section de la première classe, qui comprend les herbes à fleur en godet, dont le calice devient un fruit composé de deux pièces adhérentes par leur base, & il l’appelle apparine vulgaris. M. von-Linné le nomme galium apparine, & le classe dans la tétrandrie monogynie.

Fleur B, en godet sans tube, divisée en quatre segmens ; les étamines, au nombre de quatre, rangées sur les bords de la corolle, & placées entre ses divisions. La fleur n’a qu’un seul pistil C.

Fruit D. Capsule à deux loges, couverte de poils durs & à crochet ; la capsule renferme communément deux semences E, rondes, creusée dans le milieu F.

Feuilles, rangées tout autour des tiges, comme les rayons d’une roue ; elles sont au nombre de huit, en forme de lance, couverte de poils rudes, terminées par une petite épine, d’où la plante a pris le nom de grateron.

Racine A, menue, fibreuse.

Port. Les tiges grêles, quarrées, rudes au toucher, noueuses, pliantes, grimpantes, longues de trois à quatre coudées. Les fleurs naissent à l’extrémité des rameaux, très-petites & blanches.

Lieu ; les fossés, le long des chemins ; la plante est vivace, & fleurit en juillet & en août.

Propriétés. Les feuilles sont inodores, d’une saveur médiocrement amère & légèrement âcre. Toute la plante est apéritive & diurétique ; la semence passe pour être sudorifique & cordiale.

Usages. Feuilles récentes, depuis demi-once jusqu’à sept onces dans cinq onces d’eau ; feuilles sèches, depuis une drachme jusqu’à une once, en infusion dans la même quantité d’eau ; suc exprimé des feuilles, depuis deux onces jusqu’à cinq.


GRATIOLE ou HERBE À PAUVRE HOMME. (Voyez Pl. XIV, page 277). M. Tournefort la classe dans la troisième section des herbes à fleur irrégulière, en tuyau, ouvert par les deux bouts, & dont le pistil devient le fruit, & il l’appelle, d’après Morison, digitalis minima gratiola dicta. M. von-Linné la nomme gratiola officinalis, & la classe dans la diandrie monogynie.