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Fleur, vue dans son entier en B, tube cylindrique long, légèrement gonflé par le milieu, divisé à son extrémité en deux lèvres ; la supérieure, disposée en cœur, & l’inférieure, en trois parties égales & arrondies. C représente la corolle ouverte, & l’insertion des étamines à sa base. Cette fleur présente une singularité assez remarquable ; elle a cinq étamines, dont trois avortent : c’est pourquoi M. von-Linné l’a placée dans la classe des fleurs à deux étamines. Le pistil D occupe le centre de la corolle ; le calice E est d’une seule pièce, à quatre ou cinq dentelures.

Fruit F, capsule ovoïde, terminée par un filet partagé en deux lobes & deux valves qui renferment plusieurs semences G, menues, roussâtres & presque rondes.

Feuilles, en forme de lance arrondie, dentées en manière de scie à leur sommet, lisses, veinées, embrassant la tige par leur base.

Racine A, rampante, horizontale, noueuse, avec des fibres perpendiculaires.

Port. Tiges hautes d’un pied environ, droites, noueuses, cannelées ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, & seules à seules : leur couleur est purpurine ; les feuilles naissent opposées deux à deux.

Lieu ; les prés humides. La plante est vivace, & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Feuilles inodores, d’une saveur âcre & très-amère. Les feuilles excitent le vomissement, & purgent avec violence : voilà ce que l’expérience a parfaitement démontré. Quant aux autres propriétés qu’on lui attribue, elles sont incertaines.

Usages. Feuilles séchées & pulvérisées, comme vomitif & purgatif, depuis cinq grains jusqu’à demi drachme, délayés dans cinq onces de véhicule mucilagineux ; feuilles sèches, depuis vingt grains jusqu’à deux drachmes, en infusion dans cinq onces d’eau ou de lait ; le suc exprimé des feuilles récentes, & évaporé au bain-marie jusqu’à consistance d’extrait, depuis dix grains jusqu’à quarante grains. On fait des infusions pour le cheval & le bœuf à la dose d’une poignée sur deux livres d’eau, ou les feuilles à la même dose, macérées dans une pinte de vin blanc.


GRAVELÉE. (Voyez Cendre).


GRAVELLE, GRAVIER, Médecine Rurale. Maladie qui s’annonce par des douleurs vives & aiguës dans les reins, les uretères & la vessie ; elle est toujours accompagnée de difficulté d’uriner. Les malades rendent des urines glaireuses, bourbeuses, avec de petits graviers ; quelquefois elles sont rouges, enflammées, & ce n’est qu’avec beaucoup de douleur & d’effort que ces graviers, ramassés dans la vessie, sont entraînés au dehors.

Les vieillards sont fort sujets à cette maladie ; les jeunes gens n’en sont point à l’abri : on l’observe cependant rarement chez eux.

La gravelle diffère de la pierre, en ce que les douleurs sont moins vives & aiguës que dans la pierre. Dans cette dernière maladie, il faut avoir recours à l’opération, au lieu que, dans la gravelle, les malades rendent, avec les urines, la cause de leurs douleurs. On ne peut dissimuler