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possible, tant par rapport à la nature du mal, au vice des humeurs, qu’à la négligence des malades, ou au défaut de connoissances ou des soins de ceux auxquels ils se confient. Il faut alors en venir à l’amputation. L’idée d’une telle opération effraie quelquefois le malade, le détermine à différer, & souvent il arrive qu’on a perdu un temps précieux, & que l’amputation devient inutile ; enfin, il ne reste plus de ressources au malade. Il résulte de cette triste vérité, que dans toutes les fractures, même les plus simples, on doit recourir aux gens de l’art, & non à ces prétendus rhabilleurs dont les villages sont peuplés. M. AME.


Fracture, Médecine vétérinaire. Nous entendons par ce mot une solution de continuité des os, & même des cartilages, faite par un corps extérieur contendant ; elle diffère de la plaie qui est faite par un instrument tranchant ou piquant, ainsi que de la luxation, qui n’est véritablement qu’une solution de continuité.

Les os peuvent-ils être fracturés en plusieurs sens ? Les os peuvent être fracturés dans tous les sens possibles.

Il est des fractures transversales, il en est d’obliques, il en est de longitudinales ; dans d’autres, l’os est entièrement écrasé.

Nous appelons fracture transversale celle par laquelle l’os a été divisé dans une direction perpendiculaire à sa longueur, & fracture oblique, celle dans laquelle la division s’écarte plus ou moins de cette direction.

Ces fractures sont sans déplacement, lorsque chaque portion divisée demeure dans une juste position ; avec déplacement imparfait, lorsqu’elles ne se répondent pas exactement ; avec déplacement total, quand elles glissent l’une à côté de l’autre : elles peuvent être encore transversales & obliques en même temps ; obliques dans une portion de leur étendue, & transversales dans l’autre.

Dans les fractures longitudinales, les os sont simplement fendus selon leur longueur ; elles ne sont proprement que des fissures, parce que les parties divisées de ces mêmes os, ne sont & ne peuvent être divisées en entier.

Enfin, nous comprenons dans les fractures où l’os a été écrasé, toutes celles ou il a été brisé & réduit en plusieurs éclats, & en un nombre plus ou moins considérable de fragmens.

Des causes de la fracture. Les coups, les chutes, les grands efforts, sont les causes des fractures.

Quelles sont les suites les plus considérables & les plus graves de la fracture ? En général, les suites les plus considérables & les plus graves de la fracture, se bornent à la destruction de la direction du mouvement musculaire, à la cessation de l’action des muscles attachés à l’os fracturé, au raccourcissement du membre, conséquemment à l’action spontanée de ces puissances, à sa défiguration, relative à leur dérangement ; à sa difformité provenante de la surabondance des sucs régénérans ; à la dilacération des tuniques qui revêtent extérieurement & intérieurement les os ; à la rupture des vaisseaux qui rampent dans leurs cavités & dans