Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/621

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dité de la semence hybride ; mais nous avons encore trop peu d’observations sur cet objet. M. M.


HYDATIDES, Médecine Vétérinaire. On ne peut douter que l’abondance de l’eau prise en boisson, ou avec les herbes mouillées, ou d’une consistance trop aqueuse, ne soit contraire au tempérament des bêtes à laine, & la cause de la plupart de leurs maladies. On reconnoît sensiblement les effets de cette cause dans les hydatides ou vésicules pleines d’eau, qui sont très-fréquentes dans les animaux. Elles adhèrent à différentes parties du corps ; l’ouverture des cadavres en a fait voir constamment dans la tête au milieu du cerveau, où elles grossissent au point de le comprimer & de le rapetisser beaucoup. On en a vu encore qui occupoient les trois quarts de la capacité du crâne, & qui avoient causé la mort de l’animal, après l’avoir fait languir pendant très-long-temps. Ces hydatides percent quelquefois la peau, & y sont adhérentes entre les flocons de la laine. Pour remplie ces vésicules, il faut que la sérosité du sang soit tellement abondante & épanchée, qu’elle forme des dépôts, tant au dehors qu’au dedans du corps.

Les hydatides qui se forment dans le cerveau, se manifestent plus sensiblement que toutes les autres, par l’espèce de vertige (voyez ce mot) des animaux, sur-tout s’ils tournent souvent la tête du même côté ; ce signe est encore équivoque, puisque la même chose arrive, lorsque la mouche du sinus frontal y a déposé ses œufs, & dans quelques autres cas ; (voyez Maladies vermineuses, Vers) ; mais on a lieu de le présumer, au son particulier que peut rendre la tête lorsqu’on la frappe, à la continuité des symptômes, à la saison, qui peut n’être pas celle de la ponte des œufs de mouche, à la mortalité qui peut être générale dans un troupeau, à d’autres hydatides qui peuvent exister ailleurs, & enfin à l’inspection du cerveau.

Celles qui sont formées dans les viscères du bas-ventre, ne peuvent être ordinairement connues par aucun moyen, & on ne les soupçonne que lorsqu’elles se compliquent avec d’autres symptômes de la pourriture, (voyez Pourriture), dont elles sont un indice certain, & par d’autres hydatides qu’on apperçoit quelquefois sous l’épiderme en forme de cloche, dans la bouche, la gorge, &c.

Celles du poumon sont toujours marquées par une petite oppression ou difficulté de respirer, qu’on remarque, sur-tout, après que l’animal a fait quelque course. En général, les saisons où l’on remarque le plus d’hydatides, sont l’automne & l’hiver.

Si les hydatides n’occupent que la superficie du cerveau, ce dont on ne peut se convaincre que par l’ouverture du crâne, le mal est quelquefois guérissable par l’évacuation seule du fluide épanché ; mais si elles sont plus profondes, placées dans les ventricules de ce viscère, ce dont on juge par la continuité des symptômes après l’évacuation, alors il est incurable.

Columelle conseille, pour y remédier dans les commencemens, de percer l’oreille de la bête, & d’y