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que dans les insomnies qui proviennent d’une cause particulière, telle qu’une douleur vive survenue à la suite de quelque coup, ou de quelque chute, ou qui est produite par des exostoses, par un ulcère, ou par une carie invétérée, qu’on peut & qu’on doit donner de l’opium, du laudanum, & même certaines préparations cuivreuses, qui, d’après Vanhelmont, sont de très puissans hypnotiques, très-bien indiqués dans ces circonstances.

Il n’est pas indifférent de faire observer qu’on peut beaucoup nuire avec l’opium, & qu’il faut le donner aux malades à une très-petite dose, sur-tout en commençant ; on débute par leur en prescrire un quart de grain, & par degrés on les accoutume à une dose plus forte ; souvent même on y ajoute du castoreum, qui passe pour être très-propre à le corriger.

L’opium n’est pas le seul remède qu’on puisse employer ; le sirop de karabé, le laudanum liquide de Sydenham, la liqueur minérale anodine d’Hoffman, le laudanum, & les pillules de cynoglosse peuvent remplir les mêmes vues, modérer les mouvemens violens & désordonnés des esprits, procurer le sommeil, & augmenter les forces.

Je crois devoir ajouter que l’usage de la liqueur anodine Hoffman ne nuit aucunement au cerveau. C’est aussi d’après cette considération, que Lieutaud n’est point surpris qu’elle soit préférable aux autres préparations d’opium dans la plus grande partie des cas où ce genre de remède est indiqué. La dose de cette liqueur est depuis dix gouttes jusqu’à trente ; on la prend toujours dans une potion appropriée. M. AMI.


INSTRUMENS d’agriculture & du jardinage. (Voyez le mot Outils D’agriculture, &c.)

INSTRUMENS nécessaires au pansement des animaux. Médecine Vétérinaire. On a suffisamment fait sentir la nécessité du pansement de la main, dans l’article Gale ; de sorte que le cheval, le mulet, le jumart, l’âne, le bœuf, &c. ne jouiront d’une santé parfaite, qu’autant qu’on les pansera tous les jours. Les instrumens qui servent au pansement, sont l’étrille, l’époussette, la brosse, le bouchon, la brosse longue & l’éponge, le peigne, le cure-pieds & le couteau de chaleur.

Du choix des étrilles. Celles que nombre d’éperonniers françois appellent du nom d’étrilles à la lyonnoise, semblent à tous égards mériter la préférence. Nous en donnerons une exacte description après avoir détaillé les parties que l’on doit distinguer dans l’étrille en général, &, par comparaison à celle à laquelle je m’arrête, nous indiquerons les plus usitées entre celles qui sont connues.

Les parties de l’étrille sont le coffre & ses deux rebords, le manche, sa soie empâtée & sa virole, les rangs, leurs dents & leurs empattement, le couteau de chaleur, les deux marteaux, enfin, les rivets qui lient & unissent ces diverses pièces pour en composer un tout solide.

Le coffre n’est qu’une espèce de gouttière, résultante du relèvement à l’équerre des deux extrémités d’un plan quarré, ou quarré long. Dans