Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/784

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d’août & de septembre, la bergeronnette jaune (motacilla flava). Ces oiseaux ne vivent que de petits vers, de petits insectes. On rassemble quinze à vingt de ces oiseaux, & on les jette dans les greniers bien fermés ; la seule attention à avoir, est de tenir perpétuellement de l’eau dans les augets, afin qu’ils puissent boire. Dès qu’il paroît un papillon sur la surface du blé, on est sûr qu’il est mangé par les oiseaux ; si un charançon paroît au-dehors, il éprouve le même sort, & l’oiseau avec son bec afilé & long, le plonge dans le blé pour chercher ceux qui s’y cachent ; mais, par malheur, il ne peut aller assez profondément pour tous les détruire. Ces oiseaux s’engraissent très-vite ; & lorsqu’on les juge au point de graisse convenable, on les prend & on les mange. De nouvelles bergeronnettes viennent prendre leur place, & passent tour à tour du grenier à la cuisine ; telle est la récompense des services qu’elles rendent. Les fausses teignes ou plutôt leurs œufs sont apportés avec les grains, des champs aux greniers ; mais c’est ici que ces insectes s’accouplent & pondent leurs œufs sur les grains. En outre, leurs excrémens multipliés en raison de leur nombre, ne contribuent pas peu à l’échauffement du blé, & leurs dépouilles à le salir. On objectera que ceux des bergeronnettes produiront le même effet. Qu’est-ce que de six à douze bergeronnettes, en comparaison de milliers de fausses teignes ? En outre, les excrémens des oiseaux sont secs, & un coup de crible les sépare du grain.