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rent de la circulation, & la jaunisse.

On doit bien comprendre que cette espèce de jaunisse n’étant qu’accidentelle, on ne peut parvenir à la faire cesser, & à rétablir l’animal, qu’en ôtant ou détruisant les vers par les remèdes appropriés. (Voyez l’article Vers, maladies vermineuses) où nous nous proposons de traiter au long des espèces de vers qui affectent les animaux, de ce qui les produit, de leurs désordres, des différentes maladies qu’ils occasionnent, & de la préparation de l’huile empyreumatique pour les détruire. M. T.


Jaunisse. (Maladies des plantes & des arbres). Elle est quelquefois subite, & plus souvent elle se prépare de loin.

La jaunisse subite est plus fréquente dans le printemps, que dans le reste de l’année. Elle tient à un passage trop prompt du chaud au froid, & par conséquent à une suppression ou diminution de transpiration. La sève regorge dans toutes les parties supérieures de l’arbre, redescend avec peine & lenteur vers les racines, & reste confondue avec la matière excrétoire de cet engorgement & de ce mélange ; la sève se détériore ; & si la chaleur ne rétablit promptement le cours de l’excrétion, en un mot, si la sève tarde à suivre sa route naturelle, le mal-être devient général dans toutes les parties de la plante. Le parenchyme des feuilles est vicié, & de vert qu’il étoit auparavant, il passe à la couleur jaune, plus ou moins claire, suivant le degré de son altération.

La greffe trop enterrée, & surtout dans les sols naturellement gras & humides, est une des causes de la jaunisse lente.

L’arbre surchargé de lichen & de mousse est sujet à cette maladie.

Si l’amandier, par-exemple, a ses racines chargées de nodus, d’exostoses, la jaunisse fait de grands progrès & fait périr l’arbre, si avant l’hiver on n’a pas le soin de fouiller tout autour de ses racines, & de supprimer ces excroissances contre nature qui vicient la sève du moment qu’elle s’introduit dans la plante.

On voit souvent des arbres forts & vigoureux pendant plusieurs années depuis leurs plantations, commencer à jaunir. Si on fouille jusqu’à la plus grande profondeur des maîtresses racines, on trouvera ou que leurs extrémités plongent dans l’eau stagnante, ou qu’elles ne peuvent pénétrer un tuf par couche, ou enfin que les vers du hanneton (Voyez ce mot) se sont acharnés à ronger les maitresses racines. Enfin si l’arbre est trop vieux & tend à sa fin, il n’est pas surprenant que ses feuilles jaunissent & tombent avant le temps.

Les arbres plantés dans des terrains arrides, sablonneux, & qu’on ne peut arroser pendant les grandes chaleurs, jaunissent. Un mélange d’argille bien sèche, divisée en poussière, mêlée avec ces sables, leur donnera du corps, parce qu’à la première pluie elle se mêlera avec eux, laissera moins évaporer l’humidité de la terre, & retiendra plus longtemps l’humidité occasionnée par les eaux pluviales. S’il n’est pas facile de se procurer de l’argile, on la suppléera par une couche entre deux terres, faite avec des feuilles d’ar-