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l’écliptique d’environ cinq degrés ; ce qui est cause qu’elle le coupe nécessairement en deux points opposés qu’on appelle nœuds, & comme cet astre passe sur un de ces points toutes les fois qu’il va de la partie méridionale de son orbite à la partie septentrionale, on a nommé ce nœud ascendant, l’autre descendant, lorsqu’il retourne de la partie septentrionale à la méridionale.

Dans la révolution sur le plan de l’écliptique, la lune s’approche de la terre, tantôt plus, tantôt moins ; mais la distance moyenne est de soixante demi-diamètres de la terre ; & comme le diamètre de la terre a environ trois mille lieues, & par conséquent le demi-diamètre mille cinq cens, la distance moyenne de la lune à la terre est de quatre-vingt-dix mille lieues.

La lune est beaucoup plus petite que la terre, & on regarde communément son volume comme cinquante fois plus petit. Les astronomes croyent que sa densité est beaucoup plus grande, mais ils ne sont pas d’accord sur la proportion de cette différence.

La lune, en qualité de planète, ne jouit que d’une lumière empruntée ; elle la reçoit du soleil & nous la renvoie. On sent bien que si la lune n’est éclairée que comme la terre, il n’y en a qu’une partie d’éclairée à-la-fois, celle qui se trouve en face du soleil ; mais comme elle a un mouvement propre sur son axe en parcourant son orbe, elle doit nous offrir des variétés d’apparences relatives à sa position, par rapport à la terre & au soleil. Ce sont ces apparences que l’on a nommé phases ; elles seront très-intelligibles si l’on jette les yeux sur la sg. 16, Pl. VII, page 284. S représente le soleil, T la terre qui tourne autour de lui, L L L l’orbe de la lune autour de la terre. Si la lune se trouve en C entre le soleil & la terre, un spectateur, placé sur la terre, s’appercevra que la partie obscure de la lune, & ne verra rien de la partie éclairée D. La lune dans cette position est en conjonction, parce qu’elle est sur la même ligne que le soleil, & on lui a donne le nom de nouvelle lune. La lune commençant son cours, & avançant de C en E par son double mouvement autour de la terre & sur son axe, parvient en E ; alors on commence à appercevoir un quart de sa partie illuminée G F ; est-elle arrivée au point H, qui est la quadrature ou la fin de son premier quartier, alors on distingue la moitié de sa surface éclairée I K ; au point M on en voit les trois quarts, & parvenue au point N, qui est celui de l’opposition au soleil, elle nous offre alors toute sa partie éclairée, & on a ce qu’on appelle pleine lune. En remontant au point C par les points O P Q, la partie éclairée pour nous diminue dans la même proportion, & nous n’en voyons qu’une partie jusqu’à ce qu’elle soit totalement cachée pour nous, quand elle est revenue au point de conjonction. Ces portions éclairées de la lune nous paroissent sous la forme de croissant ou de cornes plus ou moins longues, suivant les jours de la lune, qui regardent l’orient lorsque la lune va de la conjonction à l’opposition par la ligne C H N, & au contraire elles regardent l’occident, lorsqu’elle remonte par la ligne O Q. Telle est l’explication très-simple des phases de la lune.