Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/384

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duire en farine, & en composer une espèce de bouillie ; car on s’est trompé en croyant qu’on en préparoit du pain en Suède, en Franche-Comté & dans le Limosin ; elle contient il est vrai du sucre & de l’amidon, mais la présence de ces deux corps dans les farineux ne suffit pas pour y établir la fermentation panaire : la châtaigne en est un exemple frappant.


Observations.


Il y a tant de plantes farineuses qui semblent destinées à croître spontanément & sans culture, que la providence offre aux hommes comme une sorte de dédommagement de l’aridité du sol qu’ils habitent ; qu’on regrette toujours de ne point les voir couvrir une étendue immense de terreins perdus, ou consacrés à récréer la vue par une abondance flateuse, mais absolument nulle pour les besoins réels : pourquoi ne s’occuperont-on point à multiplier dans les fossés, dans les marais, le long des rivières & des ruisseaux, celles qui se plaisent dans ces endroits, telles que les glands de terre, l’orobe tubéreux, le souchet rond, les macres, &c., ces végétaux alimentaires qui résistent à toute espèce de culture, comme on voit les sauvages résister à toute espèce de sociabilité. Les uns portent des bouquets de fleurs fort agréables, leurs feuilles sont un excellent pâturage, leurs semences ou leurs racines sont farineuses ; les autres produisent un bel effet dans un canal ; enfin il y en a encore beaucoup d’autres qu’on pourroit également distribuer dans les bois & dans les partères ; on embelliroit les taillis avec des orchis, qui la plupart portent des épis de fleurs très-odorantes ; les allées vertes seroient couvertes & garnies de fromental & des autres graminés sauvages ; les jacinthes, les narcisses, les ornithogales formeroient nos plattes bandes ; les topinambours, dont les fleurs ressemblent à celles de nos soleils vivaces, figureroient dans nos jardins ; on ne construiroit les haies qu’avec des arbrisseaux à fruits : c’est ainsi qu’en réunissant l’agréable à l’utile, on se ménageroit des ressources pour les temps malheureux. M. P.


MADELEINE. (pêche) (Voyez ce mot}


Magdeleine. (poire) (Voyez ce mot)


MAGNÉSIE BLANCHE, ou POUDRE DE SANTNELLY. Poudre blanche, insipide, inodore, qui s’unit aux acides, & forme avec eux un sel neutre purgatif ; elle est indiquée dans les espèces de maladies où les premières voies contiennent des humeurs acides : si l’acide est surabondant, la magnésie purge doucement ; souvent elle produit cet effet lors même qu’il n’existe pas d’acide, parce qu’elle renferme des sels neutres ; si on la dépouille entièrement de ses sels neutres, & si on la prescrit à haute dose lorsqu’il n’y a point d’acide dans les premières voies, elle ne purge point, fatigue beaucoup l’estomac, & quelquefois elle donne de vives coliques. La dose, pour purger, est depuis une drachme jusqu’à une demi-once : on trouve cette séparation chez les apothicaires.