& enfin, si on ne les tond qu’après la mi-juillet.
On ne doit pas laisser la bête à laine de Sologne trop longtemps aux champs ; elle a toujours l’œil plus ou moins gras, & par conséquent elle est habituellement menacée de pourriture : il suffit qu’elle paisse deux fois par jour, pendant trois heures chaque fois.
Comme la principale source du mal est dans la manière dont on soigne les brebis pleines & les agneaux, on nourrira les brebis pleines à la bergerie, dans la saison rigoureuse, & sur-tout vers le temps qu’elles doivent bientôt mettre bas. On ne les traira jamais ; parce qu’indépendamment de ce que le lait maternel est plus convenable à la foible constitution des agneaux, plus ceux-ci en téteront, moins ils seront empressés de brouter des herbes dont les sucs trop humides leur causent des maladies.
On se gardera de mener les jeunes animaux dans les prairies, dont on écartera encore avec plus de soin leurs mères & les moutons, puisqu’ils sont également susceptibles d’en être incommodés. Ils seroient bien plus sûrement préservés de la maladie, si on leur donnoit à la bergerie quelques alimens, tels que du son, de l’avoine, &c.
Que l’hiver suivant on les entretienne de nourriture, quand ils n’en trouvent pas aux champs, & qu’au printemps on ne les laisse point brouter des herbes trop aqueuses ; leur tempéramment se fortifiera, & on aura des anthénpis bien sains & bien constitués, que la maladie rouge épargnera,
Vers le temps où ce fléau doit commencer à exercer ses ravages, on brûlera, plusieurs jours de suite, dans les bergeries, des branches de bois aromatiques, tel que le genièvre, dont on fera avaler de la décoction aux bêtes les plus languissantes. On se contentera de pendre, dans leurs bergeries, des sachets de sel marin qu’elles pourront lécher ; puisqu’en Sologne la cherté de cette denrée, si utile pour les bestiaux, ne permet pas de leur en donner à manger. On peut, au sel ordinaire, substituer de la potasse ou des cendres gravelées, ou du sel contenu dans de la cendre de bois, le plus facile à obtenir en Sologne. Un gros de chacun de ces derniers sels, par pinte de boisson, est une dose suffisante. Les bergeries seront placées dans les endroits les plus élevés des métairies ; on en rendra le sol aussi sec qu’il sera possible, & on y fera de la litière, qu’il faudra renouveller de temps en temps ; ces moyens garantiront les bêtes à laine de l’humidité. On donnera à ces habitations plus d’étendue qu’elles n’en ont dans beaucoup de métairies, afin que les animaux y soient à l’aise.
La fraîcheur des terres de la Sologne, formera toujours un obstacle à l’établissement du parcage dans ce pays : il demande beaucoup de précaution de la part des personnes qui voudront le tenter. L’humidité, je le répète encore, est à redouter pour les bêtes à laine. On peut, dans les grandes chaleurs, les faire coucher en plein air ; mais, dans ce cas, on aura soin de ne former le parc domestique que sur un endroit où l’eau ne séjourne pas, & sous des arbres qui garantissent les animaux