Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/413

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de l’ardeur du soleil, quand au milieu du jour, ils sont de retour des champs.

Parmi toutes ces précautions, il en est une qu’on regardera comme dispendieuse, c’est celle de nourrir à la bergerie les bêtes à laine pendant l’hiver ; tandis qu’en ne leur donnant pas à manger, tout est profit pour les propriétaires. Il faut convenir qu’en Sologne, dans l’état où est actuellement la province, les habitans ont peu de ressources pour se procurer de quoi alimenter leurs bêtes à laine en hiver ; le sol est si ingrat & si mal cultivé, qu’on n’y récolte presque que la quantité de seigle nécessaire pour les habitans, & du foin seulement pour la nourriture des bœufs employés aux travaux de l’agriculture.

Malgré ces obstacles apparens, il y a des moyens de donner des alimens aux bêtes à laine de Sologne, quand elles ne trouvent rien aux champs ; & même d’en augmenter par-là le nombre, puisqu’il suffit de suppléer, en hiver, à ce que la terre ne fournit pas alors. On n’en peut être que convaincu, en adoptant les réflexions suivantes de M. l’Abbé Tessier.

On entretient, dit-il, trop de bœufs dans cette province, où ils ne deviennent jamais beaux, & où par conséquent ils produisent peu aux métayers, lorsqu’ils les vendent. La culture des terres n’en exige pas une grande quantité. Quatre ou six de ces animaux, traîneroient, sans peine, une charrue, à laquelle on en attelle dix ordinairement. En en diminuant le nombre, Une partie du foin qui leur est destinée, pourroit être donnée aux bêtes à laine, la seule espèce de bétail sur laquelle on doive porter ses vues en Sologne, dont les pâturages ne conviennent pas aux autres bestiaux.

On doublera les récoltes de foin, si l’on a l’attention de soigner les prairies, soit en faisant des fossés tout autour, pour les empêcher d’être inondées ; soit en arrachant les plantes de mauvaise qualité, qui nuisent à l’accroissement de celles qui forment de bon foin.

La Sologne est couverte d’arbres ; les métayers ont la permission d’en couper les branches il y en a très-peu dont les feuilles ne conviennent aux bêtes à laine. On aura soin, dans le temps où la sève est encore en vigueur, d’en faire des provisions proportionnées aux besoins des troupeaux.

Dans plusieurs cantons de diverses provinces de la France, on donne aux bêtes à laine des galettes faites avec le marc de chenevis, dont on a exprimé l’huile. En Sologne, où l’on cultive du chanvre, ne pourroit-on pas en employer la graine à cet usage ? Ne pourroit-on pas encore y établir des cultures de pommes de terre, de carrottes & de turneps, espèce de navets que les bêtes à laine mangent volontiers, même dans les champs, & dont on les nourrit pendant l’hiver dans toute l’Angleterre, où les troupeaux sont si multipliés ?


Traitement de la maladie rouge.


Pour guérir la maladie rouge, on a imaginé & employé jusqu’ici différens remèdes qui n’ont eu aucun succès, ou qui n’en ont eu que de très-foibles. Parmi ces remèdes, les uns sont enveloppés du voile du mystère, les autres, qu’on a moins de peine