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vertit tout entier en principes constituans ; mais qui, dans la viellasse, ne fournit que ce qu’il faut pour soutenir l’individu, tandis que le reste forme un dépôt qui, à la longue, donne une rigidité extrême aux solides, durcit les parties molles, & obstrue les vaisseaux. Comme cette maladie est celle de l’organisation même, l’homme n’a qu’un foible pouvoir sur elle ; il est incertain si son art peut prolonger la vie, mais il est sûr qu’il ne peut pas empêcher de mourir, lorsque la machine est dans un état qui nécessite sa décomposition. Si son pouvoir est si borné dans le règne animal, combien plus l’est-il dans le règne végétal, où ses connoissances sont bien moindres, & sa pratique plus routinière ; cela ne doit pas nous empêcher d’étudier & de chercher à approfondir les causes des maladies des plantes, & l’art de les guérir, ou du moins de diminuer leurs effets.

Les maladies des plantes, outre celle générale & universelle qui conduit à la mort, que l’on pourroit nommer le dépérissement vital, dont nous ne parlerons pas, reconnoissent deux causes principales, les causes internes & les causes externes : c’est d’après ces causes que nous classerons les maladies.


Maladies des végétaux qui dépendent des causes internes.


La carie.
Les chancres.
Le couronnement.
Les dépôts.
Les excroissances.
La gallomanie.
Les loupes.
La moisissure.
La mort subite.
La pourriture.
La suppuration.
Les tumeurs.
Les ulcères.


Maladies des végétaux qui dépendent des causes externes.


Le blanc.
La brûlure.
Le cadran.
La champêtre.
Le charbon.
La chute des feuilles.
L’ergot.
L’étiolement.
L’exfoliation.
Les gales.
Le gelis.
La gelivure.
Les gersures.
Le gîvre.
La jaunisse.
La mousse.
La nièle.
La rouille.
La roulure.

Pour achever ce tableau, nous indiquerons rapidement les causes qui influent sur chaque maladie, renvoyant à chacune en particulier les détails nécessaires & les remèdes qui y sont propres.


Maladies produites par des causes internes.


1°. La carie (Voyez ce mot) est une moisissure du bois qui le rend mou, & qui l’entraîne à une décomposition semblable à celle des os ; cette maladie causée par la transpiration arrêtée, ou par une sève chargée de principes viciés, qui, circulant