Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/419

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dans toutes les parties de la plante, y produit un ravage d’autant plus considérable, que son action est plus générale.

1o. Le chancre, (Voyez ce mot) il attaque les arbres sur-tout, & est assez analogue à celui qui attaque les animaux. Une humeur âcre & corrosive en est le principe, elle circule avec la sève, & on la reconnoît en ce que l’écorce laisse suinter de ses fentes une eau rousse, corrompue & très-âcre, qui attaque toutes les parties sur lesquelles elle coule. Il faut distinguer ces ulcères coulans des abreuvoirs, qui sont des trous formés par la pourriture des chicots ou des branches coupées, & des goutières qui sont des fentes dans le tronc, ou les branches par lesquelles l’eau de pluie coule le long de la tige.

3o. Couronnement. Cette maladie tient à l’action même de la vie les extrémités les plus éloignées, comme celles qui terminent l’arbre, sont celles qui éprouvent les premières l’effet de l’obstruction des vaisseaux, du dessèchement des solides, en un mot du dépérissement de l’arbre ; il meurt bientôt de cette maladie, qui commence toujours par la sommité de l’arbre ; on la nomme couronnement, lorsqu’elle a lieu dans cette partie, & décurtation, quand elle affecte les branches inférieures ; les plantes herbacées, annuelles, ou vivaces, y sont sujettes comme les arbres. (Voyez le mot Arbre, Tom. 13 page 661)

4o. Dépôts. Ce sont des amas de sucs propres, qui, se fixant à un endroit, obstruent nécessairement les vaisseaux, les brisent, arrêtent la circulation, & s’extravasent dans le tissu cellulaire, ou dans les vaisseaux lymphatiques ou séreux. L’espèce d’inflammation qui se produit bientôt dans cette partie, altère toutes les parties voisines, & fait périr la branche & la tige où s’est formé le dépôt.

5o. Excroissances. (Voyez ce mot) Productions ligneuses, beaucoup trop abondantes & hors des règles communes de la végétation : ce sont des espèces d’exostoses végétales, occasionnées ou par une surabondance, ou, ce qui est plus commun, par un reflux de la sève, déterminé par la taille des branches d’un arbre, faite à contre temps. Ces monstruosités accidentelles ont encore lieu lorsque l’écorce d’un arbre a été déchirée & mutilée jusqu’à l’aubier, alors, en se reproduisant, il se forme un bourlet (Voyez ce mot) tout-au-tour de la plaie, qui souvent dégénère en loupe, tumeur & autre espèce d’excroissance ligneuse.

6o. Fullomanie. Abondance prodigieuse & surnaturelle de feuilles, qui est déterminée dans une plante par une trop grande quantité de suc propre au développement des feuilles, aux dépens toujours des fleurs & des fruits.

7o. Loupe. (Voyez ce mot) Espèce d’excroissance ligneuse d’une forme globuleuse.

8o. Moisissure. (Voyez le mot Carie)

9o. Mort subite. Elle est ou partielle ou totale, & est presque toujours produite par un dessèchement subit, ou une extravasation très abondante du suc séreux, occasionné par un coup de soleil, ou par la piquûre intérieure de quelque insecte.

10°. Pourriture. Cette maladie attaque communément l’intérieur de l’arbre, en commençant par la partie