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tigre, on les passe fortement entre ses doigts, pour écraser l’insecte & ses œufs.

On sort les orangers de la serre,[1] ainsi que les figuiers en caisses ou en pots ; on les travaille ensuite avec de l’eau échauffée au soleil ; on enlève toutes les feuilles chancrées, le bois mort, & l’on donne l’arrondissement à la tête en les taillant, car c’est la véritable saison. Les Jardiniers, pour en tirer plus de fleurs, remettent à les tailler en septembre, mais aux dépens des arbres qui restent trop chargés & mal formés pendant la fleur & tout l’été. Les petits orangers élevés de pépins & sur couches n’ont plus besoin d’abri ; on continue d’arroser ces arbres une fois par semaine, jusqu’en juin qu’on commence à les arroser plus souvent. On rencaisse ceux qui en ont besoin.[2]

Les gelées étant passées, il est temps d’ôter les petits paillassons qu’on avoit placés au dessus de ses espaliers en décembre ou en février ; on ne les ôtera que dans un temps sombre & couvert, & non dans l’ardeur du soleil ; on enlève aussi les petites planchettes qu’on avoit mises au-devant de ses arbres.

Les greffes faites en avril commencent à remuer, si le temps a été favorable.

L’ébourgeonnement du cerisier hâtif ou précoce, qui est en espalier au midi, doit précéder celui de tous les arbres, son fruit mûrissant le premier ; on lui ôte peu de bourgeons, & l’on attache tout ce qu’on peut attacher.

On donne le second labour à la vigne, quand tous les risques sont passés.

On donne un léger labour tous les mois aux orangers avec la houlette, tant qu’ils sont hors de la serre.

Quand on voit aux pêchers des branches qui se disposent à devenir gourmandes, dominantes ou mal placées, on commence à la fin de mai à les couper à moitié de leur longueur, près d’un œil, on les recoupe en juin & juillet, comme on le verra ; mais on retranche tout-à fait ceux qui viennent aux côtés du pied des principales branches de la derniere taille, qu’ils arrêteroient en leur interceptant la nourriture, ou qui feroient de trop grandes plaies, si on ne les retranchoit qu’au tems de l’ébourgeonnement.

On commence par attacher les branches les plus allongées des jeunes arbres, que le vent pourroit casser.

Il faut chercher la lisette, qui coupe le bourgeon des greffes.

Il ne faut pas attendre la saison ordinaire pour ébourgeonner les pêchers où les fourmis & les pucerons se sont jetés, & ont formé au bout des branches des houpes ou toupillons qu’il faut couper & jeter au feu.

  1. À la fin de février, suivant la saison, on découvre les citronniers en pleine terre ; les orangers ont moins besoin de garniture pendant l’hiver, & on sort tous les pieds de l’orangerie. Attendre jusqu’en mai, par exemple, à Lyon, à Bordeaux, &c., ce seroit trop tard ; on le peut au commencement ou au milieu d’avril.
  2. Les arrosemens doivent être relatifs aux climats, & l’encaissement avoir lieu à la sortie de l’orangerie.